Little Rice Duck est un jeune canard et trompettiste de talent qui se met en scène dans les bars du Westwood. Ce qu’il recherche, c’est la perfection et cette perfection, il compte l’atteindre en jouant, et jouant encore. Sauf que sa belle, Betty en a assez de passer ses soirées à le regarder jouer, seule.
Un soir, elle tombe sous le charme d’un riche et bel inconnu, qui l’emmène loin de cet univers gris qui s’était construit autour d’elle.
Pour Rice, c’est tout son monde qui s’écroule : il a perdu son seul et unique amour !
Rice noie son chagrin dans l’alcool et en se reveillant, il décide de partir, d’arrêter complètement la musique qui l’a tant éloignée de Betty.
En chemin, il rencontre un hibou avec qui il tisse de jolis liens d’amitié et qui lui proposera de le suivre dans ses projets les plus fous.
Souvenez-vous… Il y a un peu plus de trois mois, je succombais au charme d’Abélard, ce petit canard qui m’avait entraîné dans son univers incroyablement fou et émouvant. Alors lorsque j’ai découvert sur le blog de Moka que tout n’était pas fini et qu’il était encore possible de retrouver ce monde-là, j’ai sauté sur l’occasion pour posséder Betty Blues.
Premier constat :on retrouve de fortes similitudes voire même des déjà-vus entre Abélard et cet album, avec des valeurs qui semblent chères à l’auteur : des envies d’ailleurs, des rencontres plus ou moins bonnes, des histoires d’amour douloureuses… Et pourtant, nous sommes loin d’assister à un copier-coller de son cousin… Les différences sont bien réelles : ici, notre petit canard est moins candide et ne part pas à la découverte du monde. Il a juste besoin de changer de vie après avoir pris une grosse claque !
Et à nouveau, j’ai été prise au piège dans ce tourbillon d’aventures, dans cette histoire d’amour émouvante et dure. On ne peut que s’attacher au petit Rice qui nous raconte comment sa vie a basculé et comment son confiance s’est ébranlée. Au-delà d’une simple histoire d’amour, le lecteur se prend une belle leçon de vie, une belle morale qui nous démontre que rien n’est jamais acquis et que finalement, l’argent n’est pas toujours synonyme de bonheur.
Côté graphisme, le trait de Dillies est beaucoup moins abouti que dans Abélard, et m’a semblé un peu plus brouillon, un peu plus flou, ce qui m’a un peu déçue et déstabilisée… Et pourtant, j’ai aimé cette utilisation de couleurs assez sombres, en parfaite adéquation avec l’univers mélancolique et tristounet de notre petit canard !
Mais malgré tout, Betty Blues reste une très belle lecture pleine de bon sens, de poésie et de sagesse… A découvrir, tout comme son petit cousin Abélard !
Chez Mango
Top BD de Yaneck : 17/20
Editions Paquet, 78 pages, 2003