Hé non, je n’ai pas abandonné la blogosphère… J’ai juste eu beaucoup, beaucoup de mal à venir à bout de Cent ans de solitude, et comme je n’aime pas abandonner mes livres au beau milieu d’une histoire, comme je n’aime pas non plus commencer deux livres en même temps, j’ai continué… Il faut dire que le temps me manque beaucoup en ce moment aussi… Bref, j’espère être un peu plus présente maintenant que cette lecture est terminée.
A Macondo, un petit village isolé d’Amérique du Sud, vit la famille Buendia, condamnée à cent ans de solitude par la prophétie du gitan Melquiades. Au sein de ce village, plusieurs familles vivent, survivent, et meurent, mais ce village est principalement mené par José Acardio Buendia et Ursula Iraguàn. Durant six générations, on suit l’évolution de Macondo et de ses habitants, touchés par les révolutions, les guerres civiles, les fléaux, les destructions, …
Les deux cent premières pages m’ont passionnée. On découvre la vie de ce petit village, ses habitants, leurs croyances, leurs mœurs et coutumes. Très vite, on se sent bien dans l’histoire, on a presque l’impression d’y être, de vivre avec tous ces habitants. L’auteur nous livre également de grandes descriptions concernant le paysage, la faune et la flore, qui m’ont donné envie d’aller découvrir ce village (qui existe en fait sous le nom d’Aracataca). J’ai aimé également cette écriture légère et poétique, et ce, du début jusqu’à la fin. Cette plume, elle est parfois surréaliste voire même surnaturelle, mais pourtant ça ne m’a pas gêné (généralement j’aime les histoires réalistes) puisqu’il s’agit là d’une description de croyances partagées par une population. Pour moi, c’était un début très prometteur qui m’a donner envie de voyager, d’aller voir le monde.
Et puis, et puis, tout d’un coup, je me suis ennuyée de cette lecture car j’y ai vu trop de descriptions, de précisions qui ne m’ont pas toujours parues utiles, si bien que je n’arrivais plus à avancer… Certains passages sont très longs, sans aucune ponctuation, avec un fil conducteur alambiqué… Il y a également beaucoup de passages qui nous expliquent les multiples guerres d’Aureliano Buendia, le fils de José Acardio Buendia et d’Ursula Iraguàn, qui m’ont profondément ennuyée, agacée… Je pense que, pour cela, une certaine connaissance de l’histoire de l’Amérique Latine est nécessaire pour comprendre les guerres qu’entreprend le colonel Aureliano Buendia, connaissance qui m’a énormément manquée et m’a fait perdre le fil de l’histoire. C’est dommage, car je pense que l’auteur cherchait à nous faire connaitre l’histoire de son pays, mais aussi de l’Amérique Latine par ce récit.
Gabriel Garcia Màrquez met également une certaine distance entre le lecteur et ses personnages, si bien qu’on ne s’attache à aucun protagoniste. Ce détail m’a un peu déconcertée, car j’aime généralement avoir le sentiment de comprendre, ou d’être émue par certains aspects de la vie des personnages. Là, non. On suit simplement leur vie sans aucune émotion. Ceci est peut-être dû aussi au fait qu’il y a un nombre de personnages considérable dans Cent ans de solitude. Pour comprendre qui était qui, j’ai dû faire un arbre généalogique, que j’ai mis dans mon livre et que j’ai ressorti très, très souvent au fil de ma lecture pour ne pas me perdre. D’ailleurs, j’aurais dû détailler encore plus l’arbre que j’ai réalisé en mettant qui a fait quoi, car même avec cela je me suis perdue, j’ai dû faire des retours en arrière. Il faut rajouter à cela le fait que tous les personnages ont le même prénom puisque les fils s’appellent comme leur père ou leur grand-père… De plus, les personnages du même nom ont généralement une personnalité ainsi que des destins très similaires. Bref, ma lecture a été laborieuse, saccadée, lente…
En bref
Malgré un début très prometteur, je me suis très vite perdue dans cette histoire. Les prénoms des personnages se confondent, mes connaissances étaient insuffisantes… Au final, je ressors de cette lecture frustrée et déçue.
"Elle lui parlait de Macondo comme du village le plus lumineux et le plus paisible du monde, et d'une gigantesque maison qui sentait bon l'origan, où elle aurait aimé vivre jusqu'à ses vieux jours aux côtés d'une mari fidèle et deux garçons rusés qui s'appelleraient Rodrigo et Gonzalo, et en aucun cas Aureliano ni José Arcadio, et d'une fille qui aurait nom Virginia, et en aucun cas Remedios."
Points, 461 pages, 1968