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10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 23:01

 

http://www.livraddict.com/covers/83/83811/couv16401326.jpgAprès dix ans de silence, d’absence et de rancœur, Franck se décide enfin à tourner la page et à retourner dans la ferme familiale. Auparavant, il décide d’appeler, afin de prévenir ses parents de son retour prochain. Mais la surprise s’avère être de taille, lorsque curieusement, c’est un petit garçon qui décroche. Il s’appelle Alexandre, comme son petit frère décédé il y a une dizaine d’années. Franck se pose alors quelques questions : qui est ce petit garçon ? Ses parents n’auraient-ils pas déménagé ? Où sont-ils ?... Il décide cependant d’aller voir ce qu’il se passe.

En parallèle, Louise, décide elle aussi de retourner dans la maison de ses beaux parents afin d’y passer quelques jours avec son fils. Franck et Louise ne s’étaient vus qu’une seule fois, lors de l’enterrement d’Alexandre. Cette fois-là, ils ne s’étaient pas parlé. Et pourtant, en ce voyant cette seconde fois, une sorte d’osmose nait entre ces deux personnages. Ils ont la faculté de se comprennent sans réellement se confier, sans réellement se parler…

 

Il va m’être difficile de parler de ce roman et pourtant, je l’ai vraiment aimé… Seulement voilà, je me retrouve devant la « page blanche » avec finalement très peu de choses à dire à part peut-être qu’il faut le lire pour savoir… Mais essayons…

Le roman est lent, mais bizarrement, ça ne m'a pas déplu… L’auteur prend le temps de créer un cadre, de guider son lecteur, de lui faire part du décor dans lequel évolueront les personnages… L’auteur nous fait, par ailleurs, une sorte d’ode à la nature, car une très grande partie du roman nous décrit des paysages champêtres. Tout au long de ma lecture, j’ai pu ainsi prendre le temps de percevoir les sentiments des personnages, leur manière de voir les choses, entrer dans leur tête,… Même s’il ne se passe pas grand-chose, j’ai aimé ce roman qui se déroule tout en finesse, en lenteur et en poésie. J’ai eu la réelle impression d’être bercée par les mots, de voir ce décor, de comprendre les sentiments, les inquiétudes, les situations des deux protagonistes.  Finalement, on pourrait presque dire qu’il s’agit d’une histoire banale et sans action mais la plume de Serge Joncour est vraiment magnifique. J’ai d’ailleurs pour fâcheuse habitude de corner les pages pour me souvenir des passages que j’ai aimé, pour garder une trace de ces belles phrases. Hé bien là, le livre est corné, archi corné même. L’écriture de l’auteur est assez simple, sans fioritures, sans grandes phrases, et pourtant je trouve les mots bien choisis et bien assemblés. Le tout forme un ensemble très agréable à lire et donne un texte vraiment très beau et très poétique.

L’amour sans le faire, c’est une histoire simple et décousue à la fois, où l’on assiste à la rencontre de deux êtres perdus, à la dérive. Les deux personnages semblent épuisés par leur mode de vie, par leur lieu d’habitation, par la vie, d’une manière générale. J’ai d’ailleurs eu parfois l’impression d’avoir affaire aux personnages de Les heures souterraines de Delphine de  Vigan. J’ai eu l’impression d’assister au même naufrage d’êtres humains…

Ces personnages m’ont d’ailleurs beaucoup émue. Je ne peux pas dire qu’un personnage m’a plus plu qu’un autre car tous ont une psychologie à la fois complexe et intéressante. J’ai trouvé que chaque personnage apporte un petit peu de fraîcheur au roman. Louise par sa finesse et sa pudeur. Franck par son côté « ours », par cette carapace qu’il endosse. Et le petit Alexandre pour sa fraîcheur, sa joie de vivre. En chacun des personnages, j’y ai trouvé une force assez incroyable alors que, pourtant, tous se sentent et se voient comme faibles…

 

 

En bref

Serge Joncour nous offre un beau moment de lecture avec L’amour sans le faire. L’histoire est simple, voire même banale, mais l’histoire est très pleine de tendresse, les personnages sont accessibles, « humains ». La plume de l’auteur, quant à elle, est vraiment sublime.

 

 

« Ne pas pouvoir s’aimer, c’est peut-être encore plus fort que de s’aimer vraiment, peut-être vaut-il mieux s’en tenir à ça, à cette très haute idée qu’on se fait de l’autre sans tout en connaître, en rester à cette passion non encore franchie, à cet amour non réalisé mais ressenti jusqu’au plus intime, s’aimer en ne faisant que se le dire, s’en plaindre ou s’en désoler, s’aimer à cette distance où les bras ne se rejoignent pas, sinon à une peine du bout des doigts pour une caresse, une tête posée sur les genoux, une distance qui permet tout de même de chuchoter, mais pas de cri, pas de souffle, pas d’éternité, on s’aime et on s’en tient là, l’amour sans y toucher, l’amour chacun le garde pour soi, comme on garde à soi sa douleur, une douleur ça ne se partage pas, une douleur ça ne se transmet pas par le corps, on n’enveloppe pas l’autre dans sa douleur comme le submerge de son ardeur. C’est profondément à soi une douleur. L’amour comme une douleur, une douleur qui ne doit pas faire mal. »

 

 

Les avis de Laeti, histoire de livres, ...

 

 

Flammarion, 320 pages, 2012

 

 

J’en profite pour remercier PriceMinister pour l’envoi de ce roman auquel j’attribue la note de 17 (en savoir plus sur le roman).

http://www.priceminister.com/blog/wp-content/uploads/2012/08/Rentr%C3%A9e-Litt%C3%A9rraire-V2-logo.jpg

 

 

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2/7

 

 

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12 octobre 2012 5 12 /10 /octobre /2012 11:04

 

http://www.livraddict.com/covers/84/84076/couv582252.jpgLorenzo a quatorze ans, mais ne semble pas rentrer dans le moule. En effet, il n’est pas un garçon normal, il n’est pas un garçon comme les autres. Lorenzo est un garçon solitaire, qui refuse de s’approcher des autres depuis toujours, mais cette situation lui convient parfaitement. Ses parents, quant à eux, sont désespérés par cette situation et espèrent avec force, qu’un jour Lorenzo ramènera l’un de ses camarades de classe à la maison. Ses parents ont tout tenté mais rien n’y fait. Lorenzo est contraint d’aller chez un psychologue pour essayer de résoudre son problème… Lui, ce qu’il veut, c’est avoir la paix. Il se réfugie alors de manière très régulière chez sa grand-mère Laura pour faire croire à ses parents qu’il a une vie sociale…

Un jour,  il entend le petit groupe d’Alessia, la plus belle fille du lycée,  parler d’une petite virée d’une semaine à la montagne… En rentrant, il décide de dire à sa mère qu’il a été invité. Cette dernière est folle de joie. Elle s’enferme même dans la salle de bains quelque instant pour pleurer un bon coup… Lui qui pensait faire une bonne blague à sa mère se retrouve coincé et ne peut plus revenir en arrière… Son seul recours, c’est de s’enfermer dans la cave de l’appartement familiale pendant une semaine. Il part alors avec un sac rempli de provisions diverses et variées : des gaufrettes, des boîtes de conserve, des romans de Stephen King, sa Playstation, … Seulement voilà, Lorenzo n’avait pas planifié que sa demi-sœur Olivia débarquerait... La tranquillité de Lorenzo sera alors mise à rude épreuve…

 

Au premier abord, j’ai été dérangée par cette écriture un peu trop simple, un peu trop limpide, à ce manque de détails, à cette écriture un peu pudique, un peu trop dynamique aussi. Oui ça fait beaucoup, mais je crois que je ne m’attendais pas vraiment à cela en ouvrant ce livre… En fait, j’ai eu l’impression d’entrer tout de suite au cœur de l’histoire sans avoir eu le temps de vraiment me sentir bien dans le roman, sans vraiment comprendre ni connaitre les personnages… Finalement, je crois que j’aurais aimé découvrir cette atmosphère familiale un peu plus lentement, connaitre cette famille de manière plus progressive…

Et puis, petit à petit je me suis mise à avoir une certaine envie de connaitre la suite, de comprendre ce petit Lorenzo qui s’est révélé être un bonhomme tout à fait attachant. Très vite, son histoire m’a d’ailleurs énormément touchée, m’a émue… Finalement, il m’aura fallu quelques appréhensions et quelques pages de lecture pour aimer ce livre, pour avoir une envie folle de le lire dès que le temps me le permettait, et pour le dévorer à ma façon. J’ai été touchée par cette histoire qui nous raconte les difficultés d’un adolescent à aller vers les autres, à sa manière de faire croire que tout va bien, que cette situation est celle qu’il désirait… On revient sur le retour difficile d’un bonhomme qui se cherche, qui cherche à se construire sous le regard difficile et pas toujours très avenant des autres. Et puis, l’histoire devient encore plus prenante, m’a un peu plus prise aux trippes lorsqu’Olivia débarque et gâche sa semaine de tranquillité. Sa demi-sœur est elle aussi paumée, et pourtant, tous deux forment un couple de personnages mal assortis… Alors que Lorenzo ne demande qu’à être seul, Olivia, elle cherche un refuge, une aide, un soutien… J’ai eu des frissons dès lors qu’Olivia est apparue dans cette histoire, et ce jusqu’à la fin de ce roman… L’auteur nous transmet alors une profusion de sentiments divers et variés allant de la rage, à l’inquiétude, à l’incompréhension, à l’amour, … Mais tous les deux, grâce à cette rencontre soudaine et incongrue vont grandir, changer et s’avouer des choses qu’ils n’auraient jamais dit à personne.

Je m’attendais plus ou moins à cette fin-là, mais quand même, je suis ressortie de cette lecture bouleversée, chamboulée, l’esprit ailleurs…  

Au final, la seule chose que l’on peut déplorer à ce roman, c’est le fait qu’il soit court, cruellement court… J’aurais aimé continuer un petit bout de chemin avec ces personnages, savoir ce qu’il y a eu après l’épisode de la cave… Bref, avoir une suite.

 

En bref

Moi et toi est un huit clos prenant réunissant deux personnages que tout opposent. De ce roman, il en ressort une force inouïe et un amour incroyable qui permettront aux personnages de grandir et de faire fuir leurs vieux démons. C’est un roman magnifique, qui nous donne une belle leçon de vie. 

 

 

«  Ces quatre-là étaient différents des autres. Ils s’occupaient de leurs oignons et on comprenait qu’ils étaient amis pour la vie. On aurait dit qu’ils avaient autour d’eux une bulle invisible dans laquelle personne ne pouvait entrer à moins qu’ils ne l’acceptent. »

 

 

Les avis de Noukette et Plume de Cajou

 

 

Robert Laffont, 150 pages, 2012

 

 

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1/7

 

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