Parce que la lecture est une passion qui se partage, il me fallait un univers bien à moi. Des livres, des Bandes dessinées, de jolies découvertes et quelques déceptions. Bienvenus dans la bibliothèque de Marion.
Abélard est un petit canard naïf et gentil. Depuis toujours, il habite au Marais, un endroit habité par des hommes avec lesquels il partage parties de cartes et journées de pêche. Chaque jour, son chapeau lui propose un petit proverbe qui l’aide à prendre des décisions, à voir la vie d’une certaine manière. La vie de notre héros est paisible, mais il se demande quand même à quoi ressemble le monde, lui qui n’a jamais voyagé.
Un jour, un groupe de quatre jeunes, venus passer le week-end, débarquent au Marais et bouleverse les habitudes des habitants. Parmi eux, il y a Epilie, une femme envoûtante qui fait chavirer le cœur d’Abélard. Les membres du groupe préviennent Abélard : Epilie n’est pas une fille facile. Pour obtenir son cœur, Abélard devra lui offrir la Lune, ou au moins un bouquet d’étoiles… Après avoir appris que les américains avaient inventé des engins capables d’envoyer les Hommes sur la Lune, et après avoir lu une petite maxime l’incitant à découvrir le monde, Abélard prend la décision de quitter le Marais pour aller en Amérique…
La chronique que nous avait concocté Moka m’a immédiatement interpelée et je ressors de cette lecture enchantée… Cet album est assez loin de ce que j’ai pu lire à présent, mais ce changement de perspective m’a énormément plu. J’ai tout de suite apprécié le petit personnage d’Abélard, naïf, altruiste, conciliant, à l’écoute des autres. Personnage touchant et émouvant, il m’a tout de suite fait chavirer, et je dois même ajouter que j’ai eu un véritable coup de foudre pour notre petit héros. Abélard part à la rencontre du monde et découvre ses noirceurs, ses travers, la bêtise des Hommes. Il pensait que les Hommes l’aideraient, seraient conciliant, mais la réalité est tout autre. Sous ses allures de fable légère, on découvre que l’objectif de l’auteur n’est pas de nous raconter une mignonne petite histoire, mais plutôt de pointer du doigt l’intolérance et la souffrance qu’impose l’amour. L’objectif est respecté, mais il est aussi terriblement bien réalisé : l’auteur arrive à aborder des thèmes complexes mais ne tombe jamais dans la lourdeur ou le pathos qui aurait pourtant pu être très prégnant dans l’histoire.
Les dessins m’ont, au premier abord surprise. Je n’avais jamais lu d’albums qui ont pour personnage principal des animaux. Cependant, la magie tout de même a opéré… J’ai été happée par ces couleurs sombres à pastels qui dépeignent assez bien les propos de l’auteur.
En bref
Un premier tome très prometteur, un coup de foudre pour cet album qui semble être au premier abord un mignon petit conte, mais qui, en vérité, soulève des thèmes bien difficiles… A découvrir !
Chez Mango
Dargaud, 64 pages, 2011