Parce que la lecture est une passion qui se partage, il me fallait un univers bien à moi. Des livres, des Bandes dessinées, de jolies découvertes et quelques déceptions. Bienvenus dans la bibliothèque de Marion.
L’histoire débute dans un commissariat de police. Un homme à l’allure imposante est interrogé par deux policiers. L’affaire à l’air de la plus haute importance puisqu’une femme, Carole Oudinot, est dans le coma, sous aide respiratoire. Son état est critique. Polza Mancini est donc interrogé car on pense qu’il a joué un rôle dans cette sombre histoire. Mais lequel ? Pour le comprendre, le protagoniste a besoin de parler, de raconter. Et ce, même si le temps presse.
Son histoire débute avec la mort de son père. C’est à la suite de cet événement traumatisant qu’il connaîtra son premier « blast », un choc émotionnel, psychologique. Un choc qui lui permettra aussi de se sentir vivre, de se sentir lui-même. Un choc qu’il a besoin de revivre. Et pour ce faire, il plaque tout. Sa femme, sa maison. Il décide de vivre en marge de la société, seul, dans la forêt en quête de ce fameux « blast ».
J’ai terminé cet album il y a un moment déjà. Mais je n’ai pas vraiment réussi à en parler… Pourtant, j’ai réellement aimé cette lecture. Il faut dire que se plonger dans Blast reste une expérience assez unique en matière de BD, aussi bien au niveau du scénario qu'au niveau des dessins. Le lecteur est confronté à un univers totalement à part, inconnu. Sombre et coloré. Doux et angoissant. Beau et triste.
On s’immerge très vite dans ce monde imaginé par Manu Larcenet, tant et si bien qu’on se laisse bercer par cette histoire, même si tout ce qui y est dit et présenté n’est pas rose. J’ai bien essayé de reposer cet album pour ne pas le dévorer d’un coup, mais autant être franche, c’est quasiment mission impossible. Lorsqu’on se plonge dans Blast, il faut avoir du temps… Du temps pour lire cet album magnifique. Du temps pour s’émerveiller devant ces planches. Du temps pour écouter, digérer l’histoire du protagoniste.
Celui-ci est obèse, plutôt repoussant, et ses habitudes alimentaires sont vraiment anormales, ce qui suscite des moqueries, des remarques peu aimables de la part des autres. Remarques qui n’ont pas manqué de m’indigner et de provoquer immédiatement une grande sympathie pour le personnage qu’est Polza. Plus que de la sympathie, je dirais même que j’ai éprouvé une certaine émotion en découvrant ce personnage et en découvrant son histoire. Car dans ce monde globalement peu avenant avec lui, on retrouve également les figures du bien. Figures qui montrent qu’il y a encore un peu d’humanité dans ce monde. Ces personnages se retrouvent partout, même dans des endroits inattendus… C’est peut-être d’ailleurs ce que je retiendrais le plus dans cet album. Cette rencontre venue de nulle part avec ceux qui vivent dans la forêt pour y dénoncer notre société. Partie que j’ai trouvée très intéressante, et qui mérite vraiment qu’on s’y attarde !
Difficile d’en dire plus… Difficile d’en parler. Mais Blast vaut le détour, doit être lu si ce n’est pas déjà fait ! En tous cas, moi, j’attaque le second tome !
Top BD de Yaneck : 19/20
Dargaud, 204 pages, 2009