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Parce que la lecture est une passion qui se partage, il me fallait un univers bien à moi. Des livres, des Bandes dessinées, de jolies découvertes et quelques déceptions. Bienvenus dans la bibliothèque de Marion.

Enola Game - Christel Diehl

Il y a quelque temps, Noukette proposait un superbe avis sur Enola game. Alors forcément, quand elle a décidé d’en faire un livre voyageur, je n’ai pas su résister. D’autant plus que la plupart des chroniques que j’ai pu lire sur la blogosphère donnaient des avis très positifs, voire même élogieux. Bref, je ne pouvais pas passer à côté de ce roman.

 

http://www.chaplum.com/wp-content/uploads/2012/02/enola_game.pngAprès une catastrophe non énoncée clairement (Accident nucléaire ? Guerre mondiale ? Conflit civil ?), une petite fille de quatre ans et sa mère vivent recluses dans leur maison. Pour elles, il est impossible d’en sortir : des « cosmonautes » armés de mitraillettes sillonnent leur rue à bord de tanks en leur dictant de ne prendre l’air sous aucun prétexte. Régulièrement, ceux-ci  leur distribuent des vivres : nourriture et eau. A l’intérieur, c’est le néant : pas d’eau, pas d’électricité et bien sûr, il n’y a aucun moyen de communiquer avec le monde extérieur. Ce manque d’information est d’autant plus dur que la mère n’a aucune nouvelle de sa fille ainée et de son compagnon. Alors, il faut s’occuper car les journées sont longues. Mais surtout, la mère ne doit pas perdre la face devant sa petite fille, elle ne doit pas s’effondrer. Elle fait alors tout comme si « Enola Game » ou la « grande lumière » - manière dont la mère et la fille surnomme cet évènement - n’était qu’un jeu passager…

 

En ce moment, j’ai peu de temps pour moi, et notamment peu de temps pour lire, car mes partiels arrivent à grand pas. Mais aujourd’hui, j’avais besoin d’une petite pause. J’ai commencé à lire doucement ce livre, et ce, jusqu’à ne plus pouvoir en sortir. Car, oui, ce huit-clos est vraiment prenant. En fait, il prend à la gorge, il nous happe très profondément, nous entraîne dans une atmosphère angoissante, pesante. Et je pense que si ce récit m’a autant emportée, c’est parce qu’on ne sait pas vraiment quel genre de catastrophe la mère et la petite ont vécu. Et puis, la petite n’a que quatre ans et cela m’a, en fait, profondément bouleversée. Il lui reste tant de chose à découvrir, sa santé semble plus ou moins fragile, et finalement, je me suis surtout préoccupée du sort de l’enfant.

 

La mère, elle, est d’un courage infini, malgré ce qu’elle semble en penser. Elle s’efforce de tout faire pour rendre leur quotidien supportable, agréable même. Elle fait preuve d’énormément d’imagination pour que la petite ne manque de rien, ne s’ennuie pas. Pour cela, elle lui livre des souvenirs d’enfance, des souvenirs agréables qui semblent revenir comme des madeleines de Proust. Elle lui construit des tentes imaginaires, célèbre les quatre ans de la petite malgré la pénurie qui semble inévitable. La mère écrit aussi des histoires à la petite, elle qui n’avait jamais pris le temps d’écrire auparavant. Elle joue avec l’enfant à des jeux qu’elle-même n’a jamais aimés. Elle prend le temps de relire les livres qui l’ont profondément marquée, ces « éditions de poche tellement usées qu’elles ont une douceur veloutée ».

 

C’est également un récit qui offre une grande réflexion sur notre monde actuel : l’être humain ne semble prendre le temps de rien. Celui-ci ne semble pas se rendre vraiment compte de ce qui importe vraiment. La société de consommation nous incite à penser que ce que nous possédons crée notre bonheur, mais ceci n’est qu’illusoire. On voit également que notre vie est bien fragile, et que semble être suspendu à un fil invisible et qu’à tout moment tout peu basculer. Finalement, comme Christel Diehl le dit si bien, « que reste-t-il quand il ne reste rien ? ».

 

Et puis, l’histoire est d’autant plus belle parce que l’écriture de l’auteur est simplement fascinante. Chaque mot est pesé, choisi. Sa plume est très poétique, pleine de douceur, mais elle reste cependant assez hachée. L’auteure a un réel talent d’écriture, et son premier roman est une petite merveille.

 

 

En bref

Une lecture poignante, émouvante, mais aussi pleine d’espoir dont on ne ressort pas indemne. l’écriture de l’auteure est juste sublime. Enola game est un roman à découvrir !

 

 

« Depuis quelques jours, des avions passent au-dessus de leurs têtes et font trembler les vitres. Des explosions retentissent. La mère évoque des feux d'artifice. La petite dit : ça dure longtemps, le Carnaval, cette année. »

 

 

Les avis de: CajouStéphieClaraNoukette, ... 

 

Editions dialogues, 114 pages, 2012

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J
Deux choses dans ce roman que je vais beaucoup aimer à mon avis, le huit-clos et l'ambiance post apocalyptique, je pense que je le lirai très bientôt.
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V
<br /> C'est vraiment une belle histoire et la mère est formidable.<br />
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M
<br /> <br /> Je suis entièrement d'accord avec toi. Merci de ton passage.<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Je ne connaissais pas du tout ce roman, et d'ailleurs la couverture est trompeuse, on croirait un livre jeunesse ! Je ne le note pour tout ce que tu en dis !!!<br />
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M
<br /> <br /> C'est vrai qu'on pourrait croire qu'il s'agit d'un livre jeunesse! D'ailleurs, je trouve la couverture magnifique. Je te le conseille, et j'espère qu'il te plaira! ;)<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Oh, voilà un titre que j'aimerais lire !<br />
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M
<br /> <br /> Je pense qu'il pourrait te plaire! En tous cas, je te le conseille! <br /> <br /> <br /> <br />
N
<br /> Comme je suis contente que tu aies aimé !!! Ce magnifique roman poursuit sa route et tous ces éloges sont mérités ! ;-)<br />
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M
<br /> <br /> Je te remercie énormément de l'avoir "partagé". J'espère que tu as bien reçu mon mail, concernant la poursuite de la route de ce livre voyageur! <br /> <br /> <br /> <br />