Parce que la lecture est une passion qui se partage, il me fallait un univers bien à moi. Des livres, des Bandes dessinées, de jolies découvertes et quelques déceptions. Bienvenus dans la bibliothèque de Marion.
Après avoir tourner en rond dans le rayon BD à la bibliothèque, j'ai trouvé Je mourrai pas gibier sur laquelle il était inscrit qu'elle était le coup de coeur de l'un des bibliothécaires. Ni une, ni deux je l'ai prise. Et puis, j'avais déjà découvert Alfred avec Pourquoi j'ai tué Pierre... Encore une lecture riche.
Martial est originaire de Mortagne, un petit village un peu spécial, de mille deux cent dix neuf habitants dans lequel ces derniers vivent de la vigne et de la chasse. Dans ces familles on choisi l'une autre l'autre des activités et ceux qui ne font pas partis du même clan deviennent de véritables énemis. Martial ne supporte plus cet endroit, cette routine, cette haine... Il décide de faire ses études ailleurs et n'y retourne que les week ends, mais ceux-ci s'avèrent être de véritables calvaires... Chaque vendredi, Térence, l'"idiot du village" vient le chercher et tous deux parcourent ensemble les quelques mètres qui les amènent au centre de leur patelin. Entre eux, une relation faite de silence s'installe. Et puis un jour, Martial commet l'irréparable: huit victimes, un enfant, tués au marteau, à la pelle, au révolver...
Comme je l'ai déjà dit, il s'agit d'une lecture très très riche, très forte aussi.
Durant tout le long de ce récit, l'auteur tente de reconstruire, à l'aide de flash back, l'histoire de Martial, de comprendre pourquoi il a commis ce geste, sans excuse ni justification.
Au début, j'ai eu tendance à penser que Martial était une véritable pourriture, et puis, grâce à ces flash back, on arrive petit à petit à comprendre comment le protagoniste a pu basculer à ce point. Et au final, ce récit qui s'avérait être plûtot violent m'a, en fait, beaucoup émue. Même si je ne cautionne pas le geste de Martial, même si je ne le comprends pas non plus, j'ai été très touchée par son histoire. On peut voir à quel point ce jeune homme se trouve au bord du gouffre, au bord du desespoir. On voit aussi que Martial est un garçon différent des autres habitants de son petit village. C'est un garçon plutôt sensible, bienveillant, et pacifiste... Au final, cette vie n'est pas vraiment celle qu'il aurait voulu. Il décide de faire une formation différente, de se créer une nouvelle vie, de prendre un nouveau départ aussi... Mais tout bascule...
Le dessin d'Alfred est assez épuré, un peu grossier parfois. Ceux-ci sont souvent sombres, noirs et montrent toute la violence de Martial, toute la haine contenue en lui...
En bref
L'histoire de Martial m'a émue, m'a touchée, tout comme sa personnalité. Les dessins sont parfaits et montrent à la perfection l'état psychologique du jeune homme. A découvrir!
Chez Mango
Delcourt, 112 pages, 2009