La femme au miroir - Eric Emmanuel Schmitt

12.09.2011

A chaque nouveau roman d'Eric Emmanuel Schmitt paru, c'est pareil... Il me le faut et tout de suite! Il faut dire que depuis que j'ai découvert cet auteur, je dévore chaque roman, sans jamais n'être déçu par aucun... Une fan d'EES? Sûrement...

Bon enfin me voilà partie pour reposer quelques livres à la médiathèque et voilà que ce livre me saute aux yeux! La femme au miroir est déjà arrivé dans ma petite campagne et mieux encore, il n'a pas encore été pris! Et voilà de quoi me donner le sourire et me faire passer un très bon moment!

Trois histoires, trois femmes.

Anne vit à Bruges au temps de la Renaissance et se prépare à épouser Philippe, un jeune homme qui l'aime de tout son coeur. Or, celle-ci ne prête aucun intérêt à l'amour du jeune homme, et préfère vivre sa vie telle qu'elle l'entend. Elle le quitte alors en ce grand jour pour vivre dans la forêt, proche de la nature.

Hanna vit dans la Vienne impériale de Sigmund Freud. Elle vient tout juste de se marier, et part en lune de miel avec son mari Franz. Il l'aime passionnement, mais elle n'éprouve pas de plénitude dans sa vie de femme. Elle sait qu'elle a tout pour être heureuse, mais ce bonheur ne lui suffit pas...Elle consulte donc un psychologue pour l'aider à comprendre ce mal.

Anny vit à Hollywood, de nos jours. C'est une jeune star montante du cinéma, mais sa vie ne la satisfait pas. Elle se drogue, boit beuacoup trop, et à une sexualité assez débridée. Le seul endroit où elle existe vraiment, c'est dans le cinéma, métier où elle excelle.

Ces trois femmes se rejoignent car elles se sentent toutes les trois différentes de leurs contemporaines.Toutes les trois refusent le rôle que leur société leur impose, que les hommes leur impose. Toutes les trois veulent vivre leur vie, mais à quel prix?

J'avoue que j'ai eu vraiment du mal à entrer dans ces histoires parce qu'elles me semblaient trop différentes les unes des autres... Je ne savais pas où elles allaient mener, ni quel était le rapport entre ces trois femmes. Et puis, sans savoir réellement où ce renversement de situation a eu lieu, je me suis mise à adoré ce livre et les personnages d'Hanna et d'Anny. Finalement, ce roman d'Eric Emmanuel Schmitt m'a beaucoup plu, tout commes les autres... Comme quoi la persévérance paye!

J'avoue que l'histoire d'Anne ne m'a vraiment pas transcendée parce qu'elle me semble trop loin de tout, trop loin de moi peut-être aussi. Elle porte son amour à la nature et au divin, et non à l'être humain. C'est pourquoi je ne me suis pas reconnue dans cette histoire. C'est pourquoi je n'ai pas du tout accroché.

Les deux autres personnages m'ont réellement beaucoup plu, malgré leur grande différence. Hanna semble s'épanouir dans la psychanalise. Elle devient une femme active, une femme qui a sa propre vie et qui ne dépend pas d'un homme. Elle vit sa vie de manière totalement différente des autres femmes de sa génération, sans enfant, sans attache.

Anny quant à elle s'épanouit dans l'amour du cinéma, seul lieu où elle croit avoir sa place. Personnage un peu égoïste au début du livre, elle finit par s'ouvrir aux autres.

Ce roman raconte donc l'histoire de trois quêtes initiatiques.

L'écriture, elle, est tout à fait surprenante! Eric Emmanuel Schmitt manie trois écritures totalement différentes. Une écriture assez soutenue pour ce qui concerne Anne, une écriture épistolaire en ce qui concerne Hanna, et une écriture plutôt familière, proche du langage parfois, en ce qui concerne Anny. Le style est vraiment recherché et intéressant.

Eric Emmanuel Schmitt nous fait poser encore une fois plusieurs questions... Quelle image renvoie-t-on aux autres? Quelle image a-t-on de nous même? Quelle image aimeront-on renvoyer aux autres?

En bref

Ce roman est réellement époustouflant par son écriture et par son histoire... Il n'est pas question de réincarnation, comme on pourrait le penser avec le résumé. Ces trois femmes se rejoignent par leurs différences, par leurs histoires. C'est un très bon roman, avec lequel j'ai passé un bon moment. A lire, donc!

"Les mots ont été inventés pour les usages ordinaires de la vie; ils peinent à décrire l'extraordinaire."

Michel Albin, 456 pages, 2011

1/7