Parce que la lecture est une passion qui se partage, il me fallait un univers bien à moi. Des livres, des Bandes dessinées, de jolies découvertes et quelques déceptions. Bienvenus dans la bibliothèque de Marion.
A 26 ans, Marcus Goldman est un jeune écrivain à succès. Son premier livre a connu un immense triomphe dans toute l’Amérique. Mais après deux années passées sans rien écrire, Marcus est confronté à la terrible angoisse de la page blanche alors qu’il doit remettre son livre à son éditeur d’ici quelques mois…
Paniqué, angoissé, il décide alors de rejoindre son vieil ami et ancien professeur d’université Harry Quebert, lui-même grand écrivain à succès et certainement l’un des plus reconnu du XXe siècle. Harry, c’est l’Homme qui a tout appris à Marcus sur l’écriture. Il lui a donné 31 conseils qu’il juge infaillibles pour devenir un grand écrivain. Harry dispose d’une belle maison au bord de la mer à Aurora, maison dans laquelle il a écrit « Les origines du mal », l’un des livres les plus lus et les plus vendus en Amérique. Le cadre semble propice à Marcus pour écrire son nouveau roman. Mais là encore, rien ne vient… Un jour, il se retrouve seul dans la maison de son vieil ami et cherche à comprendre comment celui-ci a pu trouver l’inspiration, comment il a fait pour écrire SON grand roman, comment il a pu devenir l’un des auteurs les plus lus d’Amérique… Il tombe alors sur une boîte contenant des articles et des photos de Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, disparue il y a près de 33 ans sans qu’on n’ait jamais retrouvé sa trace… Intrigué, Marcus demande des explications à son ami, mais celui-ci le laissera dans l’ignorance.
Jugeant que ce séjour à Aurora n’a pas été la solution à son problème, Marcus rentre à New York, désespéré. Quelques semaines plus tard, alors que Marcus tente de tenir tête à son éditeur qui le menace de poursuites judiciaires pour ne pas avoir livré son roman, il reçoit un appel d’Harry, l’air atterré. En effet, alors qu’il faisait planter des hortensias dans son jardin, les ouvriers ont trouvé la présence d’ossements. Après vérifications, il s’avère que ces os sont ceux de la jeune Nola Kellergan. Harry est ainsi immédiatement accusé d’avoir assassiné la jeune fille, d’autant plus qu’on découvre avec le corps un sac contenant le manuscrit des « Origines du mal ». Harry avoue avoir eu une liaison avec la jeune femme durant l’été 1975, mais jure ne pas l’avoir tuée. Marcus, convaincu de l’innocence de son ami, quitte tout et part enquêter sur l’affaire Harry Quebert à Aurora.
De rebondissements en rebondissements, Marcus Goldman réussira-t-il à découvrir ce qu’il s’est passé en août 1975 ?
Attirée par le bandeau rouge « Prix Goncourt des lycéens », j’ai découvert un livre dont je ne connaissais pas l’existence… Le résumé proposé m’a tout de suite donné envie d’en savoir plus… Bref, j’ai craqué très, très vite…
J’ai adoré ce roman, vraiment. Dès les premières pages, j’ai compris que j’allais l’aimer… J’ai aussi vite vu son caractère hypnotique qui ne donne plus envie de le lâcher. Ce livre est rempli de rebondissements qui font qu’on n’a tout simplement pas envie de le quitter sans avoir connu la fin. Chaque nouvelle page nous donne une multitude d’informations qui font avancer Marcus dans son enquête et chaque nouvelle page nous apprend une nouvelle encore plus terrifiante que les précédentes. J’ai trouvé l’histoire très, très bien menée. En effet, on assiste à une sorte de roman dans le roman qui donne un effet très réel à tout cela. D’ailleurs, j’en suis parfois venue à me demander où finissait la réalité dans ce livre.
L’écriture de l’auteur est simple, peut-être même trop simple. C’est peut-être l’un des points qui m’a le plus gêné dans ce roman. Les dialogues concernant l’amour sont parfois creux. On assiste ainsi à un déballage de « Nola Chérie » ou « Harry chéri » qui m’ont un peu fait sourire et qui m’ont aussi fait grincer des dents… D’ailleurs, j’ai trouvé le personnage de Nola assez caricaturé : elle est souvent décrite comme une jeune fille naïve, insouciante. Ses gestes m’ont parfois agacée. Durant notre lecture, l’auteur nous invite à lire des extraits des « Origines du mal » écrit par Harry Quebert, grand roman que l’Amérique n’est jamais connu durant le XXe siècle, et pourtant, j’ai trouvé l’écriture très simple, très fade… Bref, je ne trouve pas que l’écriture soit vraiment le point fort de ce roman.
Les personnages sont nombreux, mais il n’est pas difficile de s’y retrouver, ce qui est, je pense une grande force de ce roman. A chaque nouveau chapitre, on en apprend un peu plus sur le passé de chacun d’entre eux, sur leur vision d’Harry, de Nola. Et puis, sans que l’on s’en rende compte, chacun des personnages apporte quelque chose d’essentiel à l’histoire, et ainsi, chacun devient à son tour un protagoniste potentiel, un suspect potentiel.
La fin m’a complètement sidérée, surprise. Bien sûr, tout au long de ma lecture, je faisais mes propres hypothèses, pensant que le tueur de Nola était untel ou untel, mais jamais je ne me serais attendue à quelque chose de ce genre, à une fin aussi surprenante (et saugrenue). Il faut dire que Joël Dicker a un don pour brouiller les pistes, pour aller de rebondissements en rebondissements.
J’ai apprécié les multiples réflexions que suscite ce livre. Le lecteur est amené à réfléchir sur la littérature, sur les médias, sur l’écriture. On en apprend beaucoup sur le monde de l’édition, sur la manière dont les auteurs peuvent nous manipuler en faisant écrire leur livre par d’autres. Les 31 conseils d’Harry m’ont fait réfléchir sur la manière dont on devient écrivain, sur la manière dont se passe le moment de l’écriture… Au-delà d’un simple roman, on trouve de véritables pistes de réflexion sur le monde d’aujourd’hui.
En bref
Même si l’écriture de ce roman ne m’a pas transcendée, j’ai passé un très, très bon moment de lecture avec ce roman. Les personnages sont biens brossés, l’histoire m’a hypnotisée, le récit est bien dressé… La vérité sur l’affaire Harry Quebert est un livre que je conseillerais sans hésitation !
« Un bon livre, Marcus, ne se mesure pas à ses derniers mots uniquement, mais à l’effet collectif de tous les mots qui les ont précédés. Environ une demi-seconde après avoir terminé votre livre, après en avoir lu le dernier mot, le lecteur doit se sentir envahi d’un sentiment puissant ; pendant un instant, il ne doit plus penser qu’à tout ce qu’il vient de lire, regarder la couverture et sourire avec une pointe de tristesse parce que tous les personnages vont lui manquer. Un bon livre, Marcus, est un livre que l’on regrette d’avoir terminé »
(C’est le cas !)
Editions l'âge d'hommes, 665 pages, 2012
5/7