Parce que la lecture est une passion qui se partage, il me fallait un univers bien à moi. Des livres, des Bandes dessinées, de jolies découvertes et quelques déceptions. Bienvenus dans la bibliothèque de Marion.
Zweig et son épouse Lotte fuient le nazisme grandissant et décident, après plusieurs escales, de s’exiler au Brésil. Alors que Lotte s’émerveille devant ce pays et semble trouver petit à petit ses marques, reprendre une santé de fer, Stefan Zweig, quant à lui, se montre morose.
Pourtant, la population brésilienne lui offre un très bon accueil, notamment grâce à son livre Brésil terre d’accueil. Mais rien n’y fait. Zweig est tourmenté par la situation actuelle du monde et même sa femme, pourtant si pleine de vie, ne parvient pas à lui remonter le moral.
Zweig songe alors à quitter ce monde et Lotte ne pourra lui faire changer d’avis.
Lecture peu originale puisque celle-ci a déjà a été commentée et recommentée par nombre de blogueurs… Mais qu’importe ! Cette lecture était pour moi l’occasion de me plonger encore plus dans l’univers de Zweig, écrivain que j’affectionne particulièrement ! Pourtant, il est vrai que je n’ai lu que très peu de livres de l’arteur. Néanmoins, tous, m’avaient touchée à un degré assez extrême. Choc émotionnel, choc artistique ! Tant et si bien que Zweig est devenu un autour incontournable, et j’espère, un jour, réussir à lire l’ensemble de ses œuvres… Cette Bande-Dessinée est aussi l’occasion de me plonger dans la Vienne des années 1900, une Vienne dans laquelle je vis particulièrement en ce moment puisque je réalise un exposé portant en partie sur le destin de Klimt…
Je ne vais pas vous le cacher longtemps, cet album a été à la hauteur de mes attentes, si ce n’est plus ! Un véritable coup de cœur, un véritable chef d’œuvre !
Outre les dessins d’une finesse et d’une beauté incroyables, j’ai également aimé découvrir les derniers instants de vie de l’auteur, me plonger et comprendre ces moments de peur et de souffrance.
L’ouvrage se trouve être très intéressant puisqu’il permet redécouvrir ces grands noms viennois qui ont marqué l’histoire ; Klimt, Freud, apparaissent au fil des pages, et ce, pour ma plus grande joie. Les œuvres, plus ou moins connues de Zweig, sont évoquées grâce des anecdotes plus ou moins détournées. C’est par exemple sur le bateau qui les mène au Brésil que Zweig rencontre ces joueurs d’échecs qui l’ont passionné. Ils sont présents dans l’album, de manière globalement discrète, permettant ainsi un clin d’œil aux fidèles de l’auteur. Au-delà d’une bibliographie, c’est également une mise en évidence des textes de Zweig qui sont proposés. Néanmoins, l’un d’entre eux sort du lot : Le monde d’hier. Livre qui m’attend depuis une éternité dans les rayons de ma bibliothèque et qui a provoqué en mois une profonde envie de l’ouvrir… Enfin !
Je me suis également prise d’admiration pour Lotte, cette femme souriante, joyeuse, qui suit de près chaque œuvre écrite, produite par son mari. Leur amour, leurs moments d’intimité sont ainsi extrêmement bien mis en forme et en valeur dans l’ensemble de l’ouvrage. Le lecteur comprend très vite qu’entre eux, tout est fusionnel, passionnel.
Quant aux planches aux dessins de la Bande-dessinée, je dois bien avouer que j’ai été subjuguée par ces aquarelles qui décrivent si bien cet univers, qui donnent un ton globalement poétique à l’ensemble de l’ouvrage. Les dessins mettent en exergue l’exil, les paysages brésiliens, l’amour du couple, ces moments de tourment.
Un coup de cœur, un vrai. Des comme ça, j’en veux tous les jours !
Top BD de Yaneck : 19/20
Casterman, 88 pages, 2012