Parce que la lecture est une passion qui se partage, il me fallait un univers bien à moi. Des livres, des Bandes dessinées, de jolies découvertes et quelques déceptions. Bienvenus dans la bibliothèque de Marion.
Intriguée par plusieurs avis sur ce roman, je me suis empressée de l’acheter, d’autant plus qu’il s’agit du premier roman de l’auteur que je lis. Mais malgré tout, je suis passée totalement à côté de ce livre…
Samuel est instituteur, mais les samedis après-midi, il passe son temps libre au sein d’une prison afin de discuter avec de jeunes filles délinquantes. C’est ici qu’il rencontre Lili, quinze ans. Le jeune homme fera son possible pour la sortir de prison. Plus tard, il l’accueillera chez lui. Lili partage désormais sa vie avec Samuel. Ce dernier souhaite fonder une famille mais la jeune femme ne semble pas prête à devenir mère. Un beau jour, alors qu’elle se promène au zoo, elle aperçoit une ombre. Cette ombre, c’est celle de Yoïm, l’homme qui l’a entrainée dans le déclin et la délinquance, l’homme qui l’a initiée au sexe, à la drogue. Mais Yoïm est aussi son premier amour et son sauveur. Car la jeune Lili n’a pas eu une enfance facile, elle a même eu une enfance morbide. Alors qu’elle n’avait que quatorze ans, sa mère décède et la jeune fille et son petit frère sont laissés aux mains de leur père. Ce dernier est membre du « Parti », et un fervent adorateur de « Dodolphe ». Il doit partir de longues semaines pour remplir des missions inconnues, et enferme ses enfants à l’intérieur de leur petit appartement. Il est aussi paranoïaque et hypocondriaque : il fait croire à ses enfants que le monde extérieur est méchant, contaminé de maladies diverses. Bref, les deux enfants n’ont pas le droit d’ouvrir la porte, de sortir, de regarder la télévision, … Bien que Lili n’aie que quatorze ans, elle souhaite mettre fin à ses jours afin de ne pas subir les bizarreries de son père. Après une tentative qui échoue, elle retrouvera espoir auprès de Yoïm…
Je me demande un peu ce que je vais pouvoir vous dire à propos de ce livre. Je ne saurais même pas vous dire si celui-ci m’a plu ou pas. Je déteste cette sensation. Je suis incapable de montrer un quelconque enthousiasme, mais malgré tout, je saurais trouver des qualités non négligeables à ce livre…
J’ai mis un temps fou à lire ce roman, à entrer dedans. Je n’arrivais pas vraiment à lire plus de 3 pages à la suite (donc un chapitre, car ceux-ci sont très courts). D’ailleurs, j’ai envisagé de l’abandonner pour le reprendre plus tard… Mais le livre était présent depuis si longtemps dans ma bibliothèque… La lecture a donc été laborieuse.
Disons que le récit m’a énormément dérangée. Le passé de la jeune Lili est extrêmement dur, glauque, déprimant. Les bizarreries de son père m’ont fait rire jaune, mais elles m’ont permis de comprendre le mal-être qui ronge la jeune fille. Son histoire d’amour avec Yoïm est elle aussi dérangeante. Yoïm semble être un homme, mais Lili n’a que quatorze ans, lorsqu’elle le rencontre, lorsqu’elle est initiée au sexe. La jeune fille a aussi des pensées dérangeantes, torturées. Elle m’a semblée parfois proche de la folie. Et puis, cette quatrième de couverture, ainsi que le titre ne sont pas du tout représentatifs du contenu. Je crois que je ne m’attendais pas vraiment à cela du coup, je crois que je suis sérieusement passée à côté de cette histoire. La vie n’a pas épargnée Lili, mais malgré tout, cette histoire m’a touchée, m’a émue.
L’écriture est, elle aussi, très spéciale car il s’agit d’un flot incessant de paroles, de pensées, plus ou moins décousues, plus ou moins fluide. Parfois, il est difficile de les suivre, de comprendre ce que pense vraiment la protagoniste. Malgré tout, je dois dire que cette plume m’a plu, et je dois reconnaitre le talent de l’auteure. De plus, je trouve que cette plume représente assez bien l’esprit torturé voire malsain de la jeune Lili. Par contre, je n’ai pas apprécié ces mots crus, durs, glissés au beau milieu de phrases poétiques à souhait…
En bref
Le bilan est très mitigé en ce qui concerne la lecture de ce roman. Certains aspects de ce livre m’ont dérangée, d’autres m’ont émue… Je relirais Véronique Ovaldé plus tard…
"Samuel saurait-il me consoler?, et m'endormant finalement sur le canapé, avec la voix de Samuel répétant à sa mère l'itinéraire de l'expédition imaginaire dont je revenais, sa voix, comme la pluie de mars, qui me pénétrait et me promettait une floraison tardive."
Edition Babel, 134 pages, 2005