Parce que la lecture est une passion qui se partage, il me fallait un univers bien à moi. Des livres, des Bandes dessinées, de jolies découvertes et quelques déceptions. Bienvenus dans la bibliothèque de Marion.
J’avais aimé le premier tome, et le second tome aussi… Je ne pouvais pas passer à côté du troisième tome... Il faut dire que ces deux premiers opus m’ont hypnotisée, et m’ont fait, il faut bien l’avouer, découvrir un univers de lecture très différent du mien… Toutes ces histoires de fantômes, d’êtres extraordinaires ne sont pas vraiment ma tasse de thé en temps normal… Pourtant, j’adhère entièrement au style de Carlos Ruiz Zafòn. Bref, à son habitude, l’auteur a su m’enchanter.
En 1937, Simone Sauvelle perd son mari à la suite d’une maladie et se retrouve veuve sans un sou en poche. Pleine de dettes, Simone tente de survivre et de faire vivre sa famille composée de Irène, sa grande fille de quinze ans et de Dorian, son jeune fils… Jusqu’au jour où l’un des amis de son mari lui propose de partir en Normandie pour occuper un poste de secrétaire chez Lazarus Jann, un brillant inventeur de jouets. Ce dernier vit à Cravenmoore, une immense propriété, dans laquelle il vit reclus avec sa femme Alexandra, gravement malade depuis vingt ans. Cravenmoore est aussi le lieu dans lequel prend forme toutes ses inventions, tous ses automates… Cette demeure se révèle donc à la fois fascinante et effrayante car chaque recoin de la maison héberge une marionnette, une figurine créée par Lazarus. Cependant, la famille Sauvelle tombe très vite sous le charme de leur employeur à la gentillesse et à l’attention extrême. La petite famille semble très vite retrouve rune vie paisible et tranquille en Normandie…
Irène rencontre alors Hannah, une employée de Lazarus Jann du même âge qu’elle qui lui présente ainsi son cousin Ismaël. Ce dernier et Irène tombent amoureux et débutent une relation pleine de complicité… Mais Hannah disparait brutalement à la suite d’un assassinat. Ismaël et Irène mènent l’enquête et découvrent qu’elle a surement été tuée par quelque chose d’horrible et inimaginable car de gros coups de griffes sont retrouvés un peu partout autour du corps. En parallèle, Dorian perçoit la présence d’une ombre maléfique qui rôde autour de leur petite habitation… Et si leur existence était en train de basculer ?
A nouveau, j’ai aimé me replonger dans l’univers si particulier de cet auteur… Je dois même ajouter à cela que ce tome est certainement celui que j’ai le plus apprécié de cette trilogie. Encore une fois, Carlos Ruiz Zafòn m’a fait passer un excellent moment de lecture avec une multitude de rebondissements et avec des personnages hauts en couleurs.
En effet, ce troisième opus s’avère être très dynamique ; les pages se sont tournées rapidement avec l’envie de connaitre le fin mot de cette histoire. Outre les éléments étranges qui se déroulent autour des personnages centraux, on retrouve aussi des éléments périphériques qui apportent un petit plus non négligeable à l’histoire. Je pense par exemple à la rencontre entre Ismaël et Irène, ou encore à la mort du mari de Simone Sauvelle, ou encore à la rencontre avec Lazarus Jann. Tout ceci permet de former un cadre net, dynamique et forme une histoire bien construite, bien détaillée, bien finie… Les personnages soient un peu plus mûrs, un peu plus âgés, ce qui rend l’histoire un peu plus crédible. On comprend alors comment des adolescents peuvent partir à la recherche d’ombre, peuvent chercher à affronter des êtres effrayants. L’histoire d’amour entre Ismaël et Irène est, je trouve, un peu mieux construite, un peu moins bâclée, beaucoup plus romantique aussi que dans les tomes précédents. Les personnages, quant à eux, sans être vraiment attachants sont mieux finis, mieux décrits moralement. De manière générale, ce troisième livre est très abouti, très bien fignolé, beaucoup mieux traité en profondeur, contrairement aux deux autres où il manquait parfois quelques détails permettant une compréhension et une narration plus fluide…
Le cadre proposé par l’auteur est également intéressant et rend l’histoire un peu plus intrigante que les fois précédentes (et pourtant l’auteur avait fait preuve d’ingéniosité concernant les lieux dans lesquels l’action se déroulait…). En effet, j’ai trouvé que l’auteur prenait un peu plus le temps de décrire l’environnement des protagonistes. Ces descriptions sont plutôt bien élaborées et m’ont ainsi permises de m’immerger entièrement dans cette Normandie d’avant-guerre. Finalement, j’ai eu l’impression d’y être, de comprendre ces descriptions, sans être jamais allée dans cette région, ce qui est très agréable. Voilà, Carlos Ruiz Zafòn a un réel don pour faire voyager son lecteur, et ce, quelque soit l’endroit dans lequel se déroule l’action.
Finalement, j’en arrive presque à penser que ce troisième tome est plus un roman adulte que les deux précédents. En effet, l’histoire est plus complète, plus traitée en profondeur, mais surtout, j’ai éprouvé une profonde terreur en lisant ce troisième opus…
En bref
Les lumières de septembre est certainement le livre le plus abouti de la trilogie de la brume, et pour cette raison, il est celui que j’ai préféré. L’auteur nous fait entrer dans un univers hors du commun, mais qui s’avère finalement très vite terrifiant. C’est une série avec lequel j’ai passé un très bon moment de lecture, mais qui cependant, ne me restera pas très longtemps en mémoire.
« Depuis cette nuit-là, j'ai su qu'un jour, peu importait quand, notre heure viendrait. Que, quelque part au loin, les lumières de septembre brilleraient pour nous et que, cette fois, il n'y aurait plus d'ombres sur notre chemin. Cette fois, ce serait pour toujours. »
Ce livre a été lu dans le cadre d’une lecture commune organisée sur Livraddict avec Pomm et Luna.
Robert Laffont, 260 pages, 2012