Un peu de changement s’impose… En effet, les polars disposent d’une minuscule place dans ma bibliothèque, pourtant, il s’agit là de lectures que j’apprécie de temps à autre. En me promenant au hasard je suis tombée sur ce livre à la couverture intrigante. Le bilan de cette lecture est très positif.
Lors d’une promenade, Erica Falck, trentenaire et auteure de biographies, se fait interpelée par un voisin à l’air affolé. En effet, cet homme a découvert le cadavre d’Alexandra Wijkner dans une baignoire, les poignets tailladés, alors qu’il s’occupait d’entretenir sa demeure. Alexandra était la meilleure amie d’Erica lorsqu’elles étaient encore au collège, mais celle-ci s’est subitement volatilisée au milieu d’une année scolaire. Cette histoire la touche et la travaille énormément. Erica est persuadée qu’il ne s’agit pas d’un suicide, tout comme Patrik Hedström, l’amoureux transi de notre protagoniste. Les indices parlent d’eux-mêmes et prouvent que ce n’en est pas un : aucun objet tranchant n’a été trouvé proche du corps. Lors de l’enterrement d’Alex, elle rencontre alors les parents de son amie, qui lui demandent d’écrire un article sur leur fille. Mais très vite, Erica se rend compte qu’elle souhaite réaliser un projet tout autre : elle veut écrire son premier roman et ce thème semble être fait pour elle. Pour avancer, Erica cherche des indices, fouille dans le passé de son amie, et avance dans l’enquête, plus vite même que la police. Erica et Patrik s’entraident et progressent dans l’enquête ensemble…
Je suis vraiment une amatrice de polars, mais j’ai quand même trouvé un réel plaisir à lire ce roman… Je dois même dire que j’ai trouvé ça génial, superbement bien mené, car durant tout le long du livre, je me suis demandée et redemandée qui était le meurtrier et pourquoi… Et puis la fin m’a énormément plu elle aussi, car elle est très surprenante, intrigante. C’est une véritable chute dont je ne me serais jamais douté…
Je n’ai eu aucun mal à entrer dans l’histoire. Quelques pages ont suffit pour que je comprenne que ce livre serait, très certainement, une très bonne lecture… Et puis bien sûr, j’ai été totalement happée par l’histoire… Entre fausses pistes, rebondissements, nouveaux meurtres, relations spéciales,… tout y est pour que l’histoire devienne prenante. Ajoutons à cela le fait que Camilla Läckberg dispose d’une écriture très fluide, très simple à lire, parsemée par-ci, par-là d’humour.
Même si l’essentiel de l’histoire tourne autour de l’histoire du meurtre d’Alex, j’ai énormément apprécié la périphérie de l’histoire : Erica et son flirt avec Patrik, l’histoire d’Anna - la sœur d’Erica -, la vie de l’entourage d’Alex, … Ceci m’a permis de m’attacher aux personnages, de trouver une certaine proximité avec eux, de comprendre aisément ce qu’ils vivent, ce qu’ils pensent… Bon, j’avoue que ceci crée certaines longueurs, mais permet aussi une petite pause dans tout cet univers proche du gore. Je me suis attachée aux personnages, et notamment à Anders, un peintre alcoolique. Son histoire m’a touchée à haut point et j’ai eu beaucoup d’estime pour ce personnage haut en couleur…. Ce livre m’a aussi, sous certains aspects (n’oublions pas qu’il s’agit d’un policier), assez amusée. Même si on tombe un peu dans la caricature à la Desperate, avec une Erica qui se pose des questions sur son poids, sur la manière dont elle doit s’habiller lorsqu’elle a rendez-vous avec Patrik,… Finalement, ce sont des personnages « normaux », avec leurs problèmes qui ressemblent de près aux nôtres…
En bref
Entre humour, intrigues, suspens, fausses pistes, et découvertes macabres, La princesse des glaces fut pour moi un très bon moment de lecture. J’espère que la suite sera tout aussi prometteuse !
« Il regarda ses mains. Comme il les haïssait, ses mains. Elles véhiculaient la beauté et la mort avec une incompatibilité qu'il avait dû apprendre à côtoyer. Seulement quand il l'avait caressée, elle, ses mains avaient été bonnes. Sa peau à lui contre sa peau à elle avait repoussé tout le mal, avait obligé le mal à se retirer pour un moment. En même temps, ils avaient réciproquement nourri la corruption cachée qu'ils portaient en tous deux. Amour et mort, haine et vie. Des contraires qui avaient fait d'eux des papillons de nuit décrivant des cercles de plus en plus près de la flamme. Elle avait été la première à brûler. »
Les avis de Livrons-nous, perdre une plume et Mrs Pepys.
Babel noir, 509 pages, 2012