Paris : un SDF est poignardé à mort sur une voie ferrée de la gare de Lyon. « Vous me réglez ça. Rapide et propre, qu’on n’y passe pas Noël », ordonne le commissaire au capitaine Mehrlicht et à son équipe : le lieutenant Dossantos, exalté du code pénal et du bon droit, le lieutenant Sophie Latour qui panique dans les flash mobs, et le lieutenant stagiaire Ménard, souffre-douleur du capitaine à tête de grenouille, amateur de sudoku et de répliques d’Audiard...
Mais ce qui s’annonçait comme un simple règlement de comptes entre SDF se complique quand le cadavre révèle son identité.
L’affaire va entraîner le groupe d’enquêteurs dans les méandres de la Jungle, nouvelle Cour des miracles au cœur du bois de Vincennes, dans le dédale de l’illustre Sorbonne, jusqu’aux arrière-cours des troquets parisiens, pour s’achever en une course contre la montre dans les rues de la capitale. Il leur faut à tout prix empêcher que ne sonne l’heure des fous…
Une couverture intrigante et un résumé qui m’a fait très, très envie… J’ai sauté le pas du roman policier pour entrer dans L’heure des fous, un roman atypique, hybride. Au-delà d’une simple enquête policière l’auteur cherche à nous faire prendre conscience de l’ampleur parfois néfaste des grandes institutions et des médias et dénonce les problèmes de chômage et de misère croissant. La réflexion est intéressante, mais concerne, je pense, un lecteur averti, très averti. J’avoue m’être parfois avoir un peu perdu le fil du raisonnement et j’ai eu tendance à survoler ces passages un peu trop complexes. C’est dommage parce que je pense que tout ceci aurait pu vraiment m’intéresser…
Malgré cela, j’ai aimé ce roman moderne, contemporain dans lequel on retrouve de multiples références à des séries, des films, des évènements populaires (de la série Lost, en passant par les sudokus et les flash-mob)… Les personnages sont sympathiques, bien qu’un poil stéréotypés. On trouve le « grand baraqué », un peu simplet d’esprit, le commissaire qui ne ménage pas ses stagiaires, la grande blonde qui fait tourner la tête de tous les Hommes. Mais j’ai souri et ri en tournant les pages, parce que ces traits de caractère ont un côté amusant et rassurant.
L’enquête est aussi bien ficelée, pleine de suspens, d’humour… Le problème est qu’on oublie aussi très vite le côté fictionnel du roman, ce qui est vraiment perturbant. Il faut dire aussi que Nicolas Lebel intègre beaucoup de descriptions qui entraînent très vite le lecteur à la conquête de Paris, dans sa beauté comme dans sa misère. Ce dernier a par ailleurs une écriture fluide, naturelle, qui m’a beaucoup plu. J’ai aimé également ces chapitres globalement courts, qui alternent la vie personnelle d’un personnage et la suite de l’enquête.
Les multiples références aux Misérables m’ont vraiment passionnée, et j’ai eu envie d’ouvrir ce livre pour la première fois (inculte que je suis…).
J’en profite pour remercier les éditions Marabout pour l’envoie de ce roman.
En bref
Avec son premier roman, l’auteur nous entraîne au cœur de Paris pour y faire de sombres découvertes. Malgré quelques points négatifs, ce roman est à la fois bien écrit, bien ficelé, et captivant.
Editions Marabout, 380 pages, 2013