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31 octobre 2012 3 31 /10 /octobre /2012 16:02

 

http://p3.storage.canalblog.com/35/85/552745/68211112_p.jpgBagneux, début de l’année 2006…

Après plusieurs kidnappings ratés, Yacef et sa bande parviennent enfin à réussir leur premier rapt. Aguiché par une jeune fille plutôt sexy, la victime se laisse lentement entraîné vers un piège dont il n’en sortira pas vivant. La victime s’appelle Elie, il est jeune et il est choisi parce qu’il est Juif. Le fait d’être juif, pour Yacef signifie forcément être riche, et, au pire, même si la cible n’est pas riche, la communauté juive est unie et peut s’entraider pour payer une rançon. Cependant, le chef de la bande se trompe et se laisse aveugler par des idées profondément stéréotypées. Elie n’est pas riche. Il vient d’une famille plutôt modeste et lui-même est vendeur de téléphones mobiles.

Le kidnapping d’Elie qui devait durer initialement trois jours durera en fait trois semaines. Trois semaines de torture, d’humiliation s’ensuivront pour Elie durant lesquelles Yacef espérera tirer désespérément quelques euros. En vain.

 

Pour ma part, l’histoire du « gang des barbares » m’était totalement inconnue. Il faut dire que lors des faits, je n’avais que quatorze ans, âge auquel je ne s’intéressais pas vraiment à l’actualité. En débutant la lecture de ce livre, je ne savais donc que très vaguement de quoi il en retournait. J’ai eu l’occasion de rencontrer Morgan Sportes à la fête du livre de Saint Etienne l’an passé, au cours de laquelle j’ai pu entendre l’auteur nous décrire son roman, nous décrire les failles de notre société. Mais je dois dire que je ne m’attendais pas à cela. Et là, c’est le choc… Le choc car la violence, la haine, le dégout, le racisme m’ont sauté aux yeux. Je suis ressortie de cette lecture l’esprit ailleurs, le cœur retourné, complètement chamboulée.

Il faut dire que l’auteur nous narre platement ce qu’il s’est passé au début de l’année 2006 avec un ton quasi journalistique. C’est d’ailleurs ce ton neutre et cru à la fois qui m’a gênée au début de ma lecture. Cru parce que, malgré tout, Morgan Sportès ne lésine pas sur les détails. L’auteur n’apporte pas vraiment de jugement concernant les personnages, les faits (et pourtant il y aurait de quoi !). Il se contente de quelques petites vannes, de quelques petites remarques, de quelques hypothèses qui en disent parfois beaucoup concernant les failles du plan de Yacef, concernant cette bande de bras cassé.

J’ai été sidérée par tant de choses dans ce livre… Tout d’abord, je me suis demandée pourquoi. Pourquoi personne n’a osé parler alors que nombre de personnes étaient au courant (famille, amis, membres de la bande, …) ? Même les geôliers qui ont surveillé Elie étaient contre le chef de leur gang, contre sa façon d’agir. Nombre d’entre eux ont pris pitié, ont veillé le plus possible sur leur victime, ont souhaité arrêter sans jamais se rebeller, sans jamais se dénoncer, dénoncer ce qu’il se passait dans cet appartement, dans cette cave. J’ai été également choquée par le manque de conscience, le manque de maturité des personnages représentés dans ce livre. Les filles, servant d’appât, se contente de faire « leur travail » sans se demander pourquoi attirer une cible dans une ruelle obscure sans passant. Toutes ne se font que des suppositions fausses concernant le but de cette action. Tous les membres du gang des barbares semblent sous l’emprise de Yacef, semblent avoir peur de leur chef… J’ai été sidérée par la manière dont les membres acceptent « leur mission ». Cette mission semble être une sorte de fatalité, une sorte de banalité à effectuer sans qu’aucun d’entre eux ne pensent vraiment à une quelconque morale. J’ai été assez surprise de voir également que nombre d’entre eux ont des parents salariés, des frères et sœurs qui font des études alors que les membres de ce gang ne cherchent qu’à se faire de l’argent facile, de l’argent sale, quitte à risquer leur peau, et la peau de leur famille. Et puis surtout, j’ai été réellement choquée par le personnage de Yacef qui semble ne pas se rendre compte de la violence, de la gravité de ses actes. Il semble prendre cela à la légère, semble être fier de ce qu’il a fait. Il déclarera d’ailleurs au procès lorsque la présidente de la cours d’assises de Paris lui demandera de décliner son identité, sa date et son lieu de naissance « Je suis née à Sainte-Geneviève-des-Bois le 13 février 2006 » (endroit et jour où Elie fût brûlé vif).  Assez bizarrement, j’ai éprouvé une certaine pitié pour ces jeunes déboussolés, désorientés, sans morale, sans éthique, sous influence des uns et des autres. La rupture social est grande, nous saute immédiatement aux yeux…

C’est un livre que j’ai lu en apnée, hypnotisée par ses mots, par sa violence. C’est un livre qui nous montre les failles de notre système actuel, de notre monde actuel.  Je me suis également beaucoup interrogée sur la place des religions dans notre monde. Il faut dire que ce livre démontre plus ou moins que les conflits de religions sont toujours bien présents, bien réels…

 

 

 

En bref

Dérangeant, terrifiant mais passionnant, Tout, tout de suite est un livre qui fait froid dans le dos et nous jette en pleine figure la violence de nos sociétés actuelles…

 

 

« Que devient Elie dans cette affaire ? Une chose. Un objet de négoce. Entre l'Etat et un petit voyou. Une sorte de fétiche aussi, sur lequel Yacef, pour passer sa rage, frappe et s'acharne. Une poupée de magie noire qu'on crible d'épingles. Un trésor encore, enterré au fond d'une cave. Un capital dont le récent "propriétaire" enrage de ne pouvoir tirer profit. Cette "marchandise", en effet, ne trouve pas à se "vendre". Sa cote baisse donc. Mais, avec cette cote, c'est la cote même de Yacef qui s'écroule : à ses yeux à lui, comme à ceux des types de sa bande. Lui, le caïd, ne serait-il qu'un charlot ? Ceux de Bobigny, déjà, le laissent choir. (...) Yacef est un général sans armée, ou presque. Il avait suscité toutes sortes de rêves. Ces rêves s'écroulent, comme ceux de la Perrette du pot au lait : le pot au lait en l'occurrence est un jeune homme de 23 ans, crevant de froid, pieds et poings liés, nu, au fond d'une cave obscure. »

 

 

 

Les avis de Stéphie, Soukee, lasardine, ...

 

Fayard, 379 pages, 2012

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7 octobre 2012 7 07 /10 /octobre /2012 15:01

J’avais aimé le premier tome, et le second tome aussi… Je ne pouvais pas passer à côté du troisième tome... Il faut dire que ces deux premiers opus m’ont hypnotisée, et m’ont fait, il faut bien l’avouer, découvrir un univers de lecture très différent du mien… Toutes ces histoires de fantômes, d’êtres extraordinaires ne sont pas vraiment ma tasse de thé en temps normal… Pourtant, j’adhère entièrement au style de Carlos Ruiz Zafòn. Bref, à son habitude, l’auteur a su m’enchanter.

 

http://www.livraddict.com/covers/70/70042/couv8489831.jpgEn 1937, Simone Sauvelle perd son mari à la suite d’une maladie et se retrouve veuve sans un sou en poche. Pleine de dettes, Simone tente de survivre et de faire vivre sa famille composée de Irène, sa grande fille de quinze ans et de Dorian, son jeune fils… Jusqu’au jour où l’un des amis de son mari lui propose de partir en Normandie pour occuper un poste de secrétaire chez Lazarus Jann, un brillant inventeur de jouets. Ce dernier vit à Cravenmoore, une immense propriété, dans laquelle il vit reclus avec sa femme Alexandra, gravement malade depuis vingt ans. Cravenmoore est aussi le lieu dans lequel prend forme toutes ses inventions, tous ses automates… Cette demeure se révèle donc à la fois fascinante et effrayante car chaque recoin de la maison héberge une marionnette, une figurine créée par Lazarus. Cependant, la famille Sauvelle tombe très vite sous le charme de leur employeur à la gentillesse et à l’attention extrême. La petite famille semble très vite retrouve rune vie paisible et tranquille en Normandie…

Irène rencontre alors Hannah, une employée de Lazarus Jann du même âge qu’elle qui lui présente ainsi son cousin Ismaël. Ce dernier et Irène tombent amoureux et débutent une relation pleine de complicité… Mais Hannah disparait brutalement à la suite d’un assassinat. Ismaël et Irène mènent l’enquête et découvrent qu’elle a surement été tuée par quelque chose d’horrible et inimaginable car de gros coups de griffes sont retrouvés un peu partout autour du corps. En parallèle, Dorian perçoit la présence d’une ombre maléfique qui rôde autour de leur petite habitation… Et si leur existence était en train de basculer ?

 

A nouveau, j’ai aimé me replonger dans l’univers si particulier de cet auteur… Je dois même ajouter à cela que ce tome est certainement celui que j’ai le plus apprécié de cette trilogie. Encore une fois, Carlos Ruiz Zafòn m’a fait passer un excellent moment de lecture avec une multitude de rebondissements et avec des personnages hauts en couleurs.

En effet, ce troisième opus s’avère être très dynamique ; les pages se sont tournées rapidement avec l’envie de connaitre le fin mot de cette histoire. Outre les éléments étranges qui se déroulent autour des personnages centraux, on retrouve aussi des éléments périphériques qui apportent un petit plus non négligeable à l’histoire. Je pense par exemple à la rencontre entre Ismaël et Irène, ou encore à la mort du mari de Simone Sauvelle, ou encore à la rencontre avec Lazarus Jann. Tout ceci permet de former un cadre net, dynamique et forme une histoire bien construite, bien détaillée, bien finie… Les personnages soient un peu plus mûrs, un peu plus âgés, ce qui rend l’histoire un peu plus crédible. On comprend alors comment des adolescents peuvent partir à la recherche d’ombre, peuvent chercher à affronter des êtres effrayants. L’histoire d’amour entre Ismaël et Irène est, je trouve, un peu mieux construite, un peu moins bâclée, beaucoup plus romantique aussi que dans les tomes précédents. Les personnages, quant à eux, sans être vraiment attachants sont mieux finis, mieux décrits moralement. De manière générale, ce troisième livre est très abouti, très bien fignolé, beaucoup mieux traité en profondeur, contrairement aux deux autres où il manquait parfois quelques détails permettant une compréhension et une narration plus fluide…  

Le cadre proposé par l’auteur est également intéressant et rend l’histoire un peu plus intrigante que les fois précédentes (et pourtant l’auteur avait fait preuve d’ingéniosité concernant les lieux dans lesquels l’action se déroulait…). En effet, j’ai trouvé que l’auteur prenait un peu plus le temps de décrire l’environnement des protagonistes. Ces descriptions sont plutôt bien élaborées et m’ont ainsi permises de m’immerger entièrement dans cette Normandie d’avant-guerre. Finalement, j’ai eu l’impression d’y être, de comprendre ces descriptions, sans être jamais allée dans cette région, ce qui est très agréable. Voilà, Carlos Ruiz Zafòn a un réel don pour faire voyager son lecteur, et ce, quelque soit l’endroit dans lequel se déroule l’action.

Finalement, j’en arrive presque à penser que ce troisième tome est plus un roman adulte que les deux précédents. En effet, l’histoire est plus complète, plus traitée en profondeur, mais surtout, j’ai éprouvé une profonde terreur en lisant ce troisième opus…

 

 

En bref

Les lumières de septembre est certainement le livre le plus abouti de la trilogie de la brume, et pour cette raison, il est celui que j’ai préféré. L’auteur nous fait entrer dans un univers hors du commun, mais qui s’avère finalement très vite terrifiant. C’est une série avec lequel j’ai passé un très bon moment de lecture, mais qui cependant, ne me restera pas très longtemps en mémoire.

 

 

 « Depuis cette nuit-là, j'ai su qu'un jour, peu importait quand, notre heure viendrait. Que, quelque part au loin, les lumières de septembre brilleraient pour nous et que, cette fois, il n'y aurait plus d'ombres sur notre chemin. Cette fois, ce serait pour toujours. »

 

 

Ce livre a été lu dans le cadre d’une lecture commune organisée sur Livraddict avec Pomm et Luna.

 

 

Robert Laffont, 260 pages, 2012

 

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21 août 2012 2 21 /08 /août /2012 20:27

Je vous l’ai déjà dit : chaque livre écrit par EES est une sorte d’évènement à ne pas manquer pour moi ! Et ça a été le cas avec Les dix enfants que Madame Ming n’a jamais eus. Cependant, j’ai eu l’occasion de le recevoir de la part de Un chocolat dans mon roman qui organise le challenge Eric-Emmanuel Schmitt (voir ici) grâce à son concours réservé aux participants. Un petit bonheur dans ma boîte aux lettres, merci encore !

 

http://www.livraddict.com/covers/71/71998/couv39697525.gifLe narrateur de cet ouvrage est en voyage d’affaire en Chine. Sans attaches, célibataire et sans enfants, c’est un homme qui ne s’arrête jamais. L’une de ses technique pour signer des contrats avec ses négociants est de s’enfuir aux toilettes lorsque la situation se complique, afin d’enrager ses clients dans le but de les faire signer. C’est donc dans les sous-sols de l’hôtel où se déroule la négociation qu’il rencontre Madame Ming, dame pipi. Tous les deux engagent la conversation mais très vite, celle-ci débouche sur la famille, et plus particulièrement sur les enfants. Lorsque la femme lui raconte qu’elle a dix enfants, il n’en croit pas un seul mot ; tout le monde sait que la Chine a développé la politique de l’enfant unique ! D’autant plus que chacun de ses enfants semblent avoir un destin plus extraordinaire les uns des autres. A-t-elle réellement dix enfants ? Fabule-t-elle ? Tient-elle un centre d’adoption ? Est-elle une hors la loi ? Notre narrateur espère le découvrir !

 

Dans la lignée du cycle « Le cercle de l’invisible », Eric-Emmanuel Schmitt continue de nous envoûter avec des livres qui donnent au lecteur l’envie de se questionner un peu plus sur ce monde qui nous entoure dont le thème central est la spiritualité.

Même si La part de l’autre reste de loin mon livre préféré de cet auteur (je suis d’ailleurs en train de le relire), j’ai beaucoup aimé celui-ci malgré quelques réticences en entrant dans le livre. J’ai eu, en effet, l’impression d’entrer dans une énumération/description sur dix personnages dont on ne sait même pas s’ils sont réels ou pas. L’histoire tourne, au début, essentiellement là-dessus, ce qui m’a énormément déconcerté. Certes, le protagoniste se pose quelques questions intéressantes et pertinentes, mais ça s’arrête-là.

Et puis, petit à petit, l’auteur intègre dans le récit la vie du narrateur. On apprend alors qu’il la mène comme il l’entend, de manière quasi égoïste. Malgré tout, on peut apercevoir une certaine envie de changer de comportement, mais une peur importante prend le dessus. On apprend aussi qu’il voit une femme de temps à autre mais qu’il ne souhaite pas continuer cette relation car les engagements l’effrayent, qu’il n’a pas d’enfant, mais qu’ils les aiment cependant. J’ai aimé également « assister » aux questions que se pose le narrateur concernant la « vraie vie » de cette Madame Ming. Il pense au début que cette femme se fout de lui, s’énerve car il pense qu’elle le mène en bateau, puis accepte la situation car il se plait à parler avec la dame pipi. Pour moi, cette madame Ming apporte du rêve avec ses enfants aux destins uniques. Tous disposent de talents, de compétences loufoques, hors normes, inhabituelles.

Quant à Madame Ming, même si c’est une femme parfois agaçante par ses nombreux proverbes chinois alambiqués qu’il est parfois difficile de comprendre, je l’ai trouvée très attachante, parfois amusante. Elle nous montre avec philosophie sa manière de penser, de voir les choses. Elle les prend comme elles viennent, de manière fataliste et nous montre que dans chaque personne, il y a du bon et du mauvais. Et ceci, on le voit bien parmi les traits de caractère de ses dix enfants.

J’ai beaucoup aimé ce regard occidental porté sur le monde oriental et vice versa. EES pointe avec brio, sans critique la différence des cultures.

Comme à son habitude, Eric-Emmanuel Schmitt mêle philosophie, poésie et fluidité au sein de son œuvre et nous offre une jolie réflexion sur ces croyances qui donnent de l’espérance, de la force et une joie de vivre aux gens. C’est un roman sensible et empli de douceur…

 

 

En bref

J’ai passé un agréable moment avec ce petit conte qui nous en dit beaucoup sur la différence entre le monde oriental et occidental, même si le début m’a un peu ennuyé. A découvrir ! 

 

 

«  A la différence des Européens qui conservent des ruines gallo-romaines au coeur de leurs métropoles mais oublient Sénèque, qui visitent des cathédrales en délaissant le christianisme, les Chinois ne logent pas leur culture dans les pierres. Ici, le passé constituait le présent de l'esprit, pas une empreinte sur la roche. Le monument demeurait secondaire, d'abord comptait le coeur spirituel, gardé, transmis, vivant, incessamment jeune, plus solide que tout édifice. La sagesse résidait dans l'invisible, l'invisible qui s'avère éternel à travers ses infinies métamorphoses, tandis que le minéral s'effrite.  »

 

 

Les avis de Livrons-nous, Un chocolat dans mon roman, plume de cajou

 

 

Albin Michel, 115 pages, 2012

 

 

http://img.over-blog.com/300x300/5/37/06/74/schmitt_ee.jpg

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28 juillet 2012 6 28 /07 /juillet /2012 18:15

J’avais aimé le premier tome de cette trilogie (voir ici), il fallait donc que je découvre la suite… Et cette dernière m’a surprise, mais m’a aussi un peu déçue même si j’ai aimé cette lecture.

 

http://www.livraddict.com/biblio/couverture/couv49687967.jpgBen et Sheere, deux jumeaux, n’ont pas eu la vie facile. Dès leur naissance ils ont été séparés car tous deux courent un très grand danger. En effet, un homme a juré de les retrouver et de les tuer dès qu’ils auront atteint l'âge de seize ans. Cet homme, c’est Jawahal.

Sheere a donc passé son enfance à fuir ce meurtrier avec sa grand-mère, Aryami. Elles ont parcouru de nombreuses villes, sous l’emprise de cette menace. De ce fait, Sheere n’a jamais eu d’amis, n’a pu s’attacher à quelqu’un d’autre qu’à sa grand-mère. Ben, quant à lui, a été placé dans un orphelinat. Au sein de cette institution il s’est lié d’amitié avec six autres enfants du même âge et a ainsi créé la Chowdar Society, un club très privé dont les règles sont les missions sont les suivantes : « garantir à chacun de ses membres l’aide, la protection et le soutien inconditionnels des autres, quelles que soient les circonstances, le danger ou l’adversité » et « partager les connaissances acquises par chacun d’entre nous et les mettre à disposition de tous ». Cette fraternité se retrouve le soir pour des réunions collectives dans le Palais de minuit. Le jour de leurs seize ans, Ben et Sheere sont enfin réunis, mais ces retrouvailles seront de courte durée car Jawahal est de retour et compte bien réaliser son vœux : les tuer. S’en suit alors des recherches ainsi qu’une longue course poursuite contre leur ennemi. Mais qu’est-ce que ce Jawahal souhaite vraiment ?

 

 

Cet auteur m’a toujours emmenée loin, loin, dans un univers inconnu, effroyable, diabolique, intriguant. Encore une fois, le pari est réussi mais dans une moindre mesure (commencerais-je à me lacer de Carlos Ruiz Zafòn ?). J’ai trouvé que ce second tome manquait un peu de détails qui permettraient au lecteur de se plonger pleinement dans ce livre, de se fondre entièrement dans l’univers proposé. Contrairement aux autres livres de Carlos Ruiz Zafon, j’ai eu du mal à cerner les lieux dans lesquels l’action se déroule, ainsi que les images que l’auteur souhaitait surement nous montrer. C’est dommage, mais en même temps, mon imagination à fonctionner plein pot. Il faut dire aussi que, pour une fois, l’action ne se déroule pas en Espagne, ni plus exactement à Barcelone, mais à Calcutta, en Inde. C’est sûr, le dépaysement est certain, j’ai voyagé, mais je crois que je préfère quand même lorsque l’auteur nous parle de sa ville natale, ville qui m’attire énormément, surtout lorsque Carlos Ruiz Zafon en parle…

J’ai trouvé l’histoire un chouia moins bien que dans le premier tome ou dans les autres livres de cet auteur. Pour moi, l’histoire est un peu tirée par les cheveux, un peu trop étrange à mon goût. Et puis, je n’ai rien retrouvé du premier tome. Certes, je le savais car j’ai lu la quatrième de couverture, mais j’ai eu du mal à comprendre la logique de l’auteur. Pourquoi une trilogie ? A cela, je rajoute également le fait que je n’ai ressenti aucune émotion en ce qui concerne les personnages, car j’ai eu beaucoup de mal à m’attacher à eux, à m’identifier à eux. Je crois que j’ai été un peu gênée par ces deux protagonistes loin d’être banals, avec leur vie décousue et sans attache… Et puis, et puis, je me suis très vite perdue entre les différents membres de la Chowdar Society, car même si une présentation très carrée nous est proposée au début de ce roman, chacun a une qualité propre à lui. Je crois que je peux malgré tout passer sur ce point et remettre cela sur le fait que je n’ai pas lu de manière très régulière ces temps-ci.

Bon malgré tous ces points négatifs, on peut en trouver quelques-uns très positifs, à commencer par la fin qui m’a surprise, et conquise à la fois. Ce final m’a bluffée, m’a agréablement surprise. J’ai été réellement emportée par cette fin haute en couleurs. L’auteur a aussi le mérite d’écrire un excipit bref, mais bien construit. J’ai aimé connaître le fin mot de cette histoire, savoir ce qu’il allait advenir réellement des personnages, de leur amitié. Je ne suis pas restée sur ma faim, je n’ai pas eu besoin d’imaginer quelque chose de spécial. Tout ce qui doit être dit a été dit. Comme d’habitude, j’ai aimé l’écriture de l’auteur, à la fois poétique, et simple. Le tout forme quelque chose de cohérant, bien mené.

 

 

En bref

J’ai apprécié cette lecture, mais ce second tome de la trilogie de la brume m’a un peu plus déçue que le premier. Le manque de détail ne m’a pas transportée comme d’habitude. Malgré tout, ce second opus est à découvrir !

 

 

« Ca n'a rien d'adorable d'être seule, dans son enfance ou dans sa vieillesse. Des années durant, je me suis demandé comment étaient les autres enfants, s'ils faisaient les mêmes cauchemars que moi, s'ils se sentaient aussi malheureux que moi. Celui qui prétend que l'enfance est le temps le plus heureux de la vie est un menteur ou un imbécile. »

 

 

Ce roman était (censé être) une lecture commune avec Pomm, Mia, Luna et Clem.

 

 

Robert Laffont, 305 pages, 2012

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6 mai 2012 7 06 /05 /mai /2012 17:49

Il y a quelque temps, Noukette proposait un superbe avis sur Enola game. Alors forcément, quand elle a décidé d’en faire un livre voyageur, je n’ai pas su résister. D’autant plus que la plupart des chroniques que j’ai pu lire sur la blogosphère donnaient des avis très positifs, voire même élogieux. Bref, je ne pouvais pas passer à côté de ce roman.

 

http://www.chaplum.com/wp-content/uploads/2012/02/enola_game.pngAprès une catastrophe non énoncée clairement (Accident nucléaire ? Guerre mondiale ? Conflit civil ?), une petite fille de quatre ans et sa mère vivent recluses dans leur maison. Pour elles, il est impossible d’en sortir : des « cosmonautes » armés de mitraillettes sillonnent leur rue à bord de tanks en leur dictant de ne prendre l’air sous aucun prétexte. Régulièrement, ceux-ci  leur distribuent des vivres : nourriture et eau. A l’intérieur, c’est le néant : pas d’eau, pas d’électricité et bien sûr, il n’y a aucun moyen de communiquer avec le monde extérieur. Ce manque d’information est d’autant plus dur que la mère n’a aucune nouvelle de sa fille ainée et de son compagnon. Alors, il faut s’occuper car les journées sont longues. Mais surtout, la mère ne doit pas perdre la face devant sa petite fille, elle ne doit pas s’effondrer. Elle fait alors tout comme si « Enola Game » ou la « grande lumière » - manière dont la mère et la fille surnomme cet évènement - n’était qu’un jeu passager…

 

En ce moment, j’ai peu de temps pour moi, et notamment peu de temps pour lire, car mes partiels arrivent à grand pas. Mais aujourd’hui, j’avais besoin d’une petite pause. J’ai commencé à lire doucement ce livre, et ce, jusqu’à ne plus pouvoir en sortir. Car, oui, ce huit-clos est vraiment prenant. En fait, il prend à la gorge, il nous happe très profondément, nous entraîne dans une atmosphère angoissante, pesante. Et je pense que si ce récit m’a autant emportée, c’est parce qu’on ne sait pas vraiment quel genre de catastrophe la mère et la petite ont vécu. Et puis, la petite n’a que quatre ans et cela m’a, en fait, profondément bouleversée. Il lui reste tant de chose à découvrir, sa santé semble plus ou moins fragile, et finalement, je me suis surtout préoccupée du sort de l’enfant.

 

La mère, elle, est d’un courage infini, malgré ce qu’elle semble en penser. Elle s’efforce de tout faire pour rendre leur quotidien supportable, agréable même. Elle fait preuve d’énormément d’imagination pour que la petite ne manque de rien, ne s’ennuie pas. Pour cela, elle lui livre des souvenirs d’enfance, des souvenirs agréables qui semblent revenir comme des madeleines de Proust. Elle lui construit des tentes imaginaires, célèbre les quatre ans de la petite malgré la pénurie qui semble inévitable. La mère écrit aussi des histoires à la petite, elle qui n’avait jamais pris le temps d’écrire auparavant. Elle joue avec l’enfant à des jeux qu’elle-même n’a jamais aimés. Elle prend le temps de relire les livres qui l’ont profondément marquée, ces « éditions de poche tellement usées qu’elles ont une douceur veloutée ».

 

C’est également un récit qui offre une grande réflexion sur notre monde actuel : l’être humain ne semble prendre le temps de rien. Celui-ci ne semble pas se rendre vraiment compte de ce qui importe vraiment. La société de consommation nous incite à penser que ce que nous possédons crée notre bonheur, mais ceci n’est qu’illusoire. On voit également que notre vie est bien fragile, et que semble être suspendu à un fil invisible et qu’à tout moment tout peu basculer. Finalement, comme Christel Diehl le dit si bien, « que reste-t-il quand il ne reste rien ? ».

 

Et puis, l’histoire est d’autant plus belle parce que l’écriture de l’auteur est simplement fascinante. Chaque mot est pesé, choisi. Sa plume est très poétique, pleine de douceur, mais elle reste cependant assez hachée. L’auteure a un réel talent d’écriture, et son premier roman est une petite merveille.

 

 

En bref

Une lecture poignante, émouvante, mais aussi pleine d’espoir dont on ne ressort pas indemne. l’écriture de l’auteure est juste sublime. Enola game est un roman à découvrir !

 

 

« Depuis quelques jours, des avions passent au-dessus de leurs têtes et font trembler les vitres. Des explosions retentissent. La mère évoque des feux d'artifice. La petite dit : ça dure longtemps, le Carnaval, cette année. »

 

 

Les avis de: CajouStéphieClaraNoukette, ... 

 

Editions dialogues, 114 pages, 2012

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22 avril 2012 7 22 /04 /avril /2012 15:56

J'ai déjà montré mon enthousiasme face aux romans de cet auteurs. Alors bien sûr, il aura suffi d'un petit tour en ville entre copine, un jour de grand soleil, pour m'emparer de ce livre qui était surperbement mis en valeur. Une fois encore, l'auteur a su me transporter.

 

http://www.mollat.com/cache/Couvertures/9782221122891.jpgEn 1943, la famille Carver fuient la guerre et emménagent dans un petit village au bord de la mer. Mais le jeune protagoniste, Max, n'est que très peu enchanté par cette nouvelle vie qui so'ffre à lui. Il va devoir quitter ses amis et l'une de ses craintes est de ne pas s'en refaire de si-tôt. Mais quelques jours après seulement, Max rencontre Roland, un jeune garçon à peine plus âgé que lui qui lui propose une petite visite du village en vélo. Ils se voient de plus en plus souvent.

La soeur de Max, Alicia,  quant à elle, semble tellement triste, que son petit frère lui propose de se joindre à eux. Très vite, tous les trois se lient d'amitier. 

Mais très vite, ils vont également découvrir que d'inquiétants évènements se succède. Leur nouvelle maison semble hantée. Puis, ils apprendront l'existence d'un certain Caïn, surnommé le Prince de la brume. Leur nouvelle vie ne sera pas si paisible qu'elle le semblait...

 

 

 

Hé bien, je dois dire qu'encore une fois, Carlos Ruiz Zafòn a été à la hauteur de mes attentes! Il a su m'enchanter, m'emporter même dans son univers, un univers qui n'appartient qu'à lui seul. 

On reconnait tout de suite sa plume, son style et pourtant, Le prince de la brume est le premier roman de l'auteur. On entre dans une atmosphère angoissante, intriguante, troublante voire même flippante. Hé oui, encore une fois certains passages m'ont totalement effrayée, surtout les soirs où j'étais seule! Tout le long de ma lecture, j'ai été absordée par cette ambiance. Le suspens est à son comble tout le long du roman et les pages se sont tournées à grande vitesse. Malgré tout, j'ai trouvé que certaines parties de l'histoire étaient un peu prévisibles, mais ceci reste malgré tout un détail. 

Même si c'est un livre court, j'ai pris le temps de m'attacher aux personnages, à leur trait de caractère. On les voit se préciser, évoluer, prendre un chemin, entamer une nouvelle histoire et du coup, il peut être assez facile de s'identifier à eux. On peut comprendre les epreuves qu'ils vivent comme un déménagement, les premiers sentiments amoureux, la jalousie d'un frère, l'angoisse à la suite d'un accident... 

La plume de l'auteur est fluide, les mots sont simples mais bien choisis, comme à son habitude. L'écriture est enivrante, poétique parfois aussi, mais sans fioritures... Il y a quelques descriptions des lieux, qui permettent de remettre en contexte l'environnement des personnages, mais celles-ci sont concises et brèves. Quant aux personnages, on se contente d'une description brève qui concerne plutôt la psychologie de ceux-ci. C'est vraiment un livre sans longueur, qui va droit au but. 

 

 

En bref

Carloz Ruiz Zafon a, de nouveau, réussi à m'emener dans un univers lointain, intriguant et imaginaire. Il s'agit là d'un livre prenant à l'écriture prometteuse. J'ai hâte de découvrir la suite!    

 

 

"Max avait lu un jour dans un des livres de son père que certaines images de l'enfance restent gravées dans l'album de l'esprit comme des photographies, comme des scènes auxquelles, quel que soit le temps écoulé, on revient toujours et que l'on oublie jamais. Max comprit le sens de cette affirmation la première fois qu'il vit la mer."

 

 

Ce livre a été lu dans le cadre d'une lecture commune sur Livraddict

Les avis des participants de cette LC: LunaPommMiaLisalor 

 

 

Robert Laffont, 2010 pages, 2012

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21 mars 2012 3 21 /03 /mars /2012 20:35

Cette bande dessinée me faisait de l'oeil depuis un petit moment et là, ho joie, elle était disponible (ou presque, j'ai dû la commandée)... Encore une fois, c'est une lecture très agréable, que j'ai beaucoup apprécié.

 

http://www.livraddict.com/covers/41/41259/couv20486397.pngPolina Oulinov est une jeune russe. Elle débute la danse classique très tôt et souhaite faire de la danse son métier. A six ans, elle passe donc une audition avec Monsieur Bojinsky, un professeur de danse très exigent et très stricte, dans uen école prestigieuse. Ayant remarqué son don pour la danse, il la prend sous son aile et il décide de donner à la jeune fille une place de solliste dans une interprétation qu'il a créé. Polina se retrouve alors coupée de ses amis. Mais quelques années plus tard, elle décidera de suivre des cours au Théâtre tout en continueant à suivre des cours particulier avec le professeur Bojinsky. Et puis, en grandissant, Polina aura envie de prendre le large.Elle part donc avec des amis et son petit ami dans un troupe indépendante menée par un metteur en scène réputé. Après une blessure assez importante à la cheville et après avoir rompu avec son petit ami, Polina, perdue, part à Berlin... Ici, elle connaitra une nouvelle vie et arrivera enfin à arriver à son but ultime...  

 

 

Cette bande dessinée m'a happée... J'ai aimé me plonger dans cet univers. J'ai englouti les 200 et quelques pages très vite... J'ai d'ailleurs eu parfois du mal à lâcher cette BD... Bref, j'ai passé un agréable moment avec cette lecture, mais elle ne sera pas, pour autant, un coup de coeur. Je crois que ce monde est peut-être tout simplement un peu trop éloigné du mien. Et puis, la danse n'est pas vraiment un milieux qui m'attire non plus... 

Malgré tout, l'histoire en elle-même m'a beaucoup intéressée. En effet, le lecteur a l'occasion de suivre l'évolution de Polina et ce, dès son plus jeune âge. On peut ainsi voir une certaine évolution dans le comportement de la danseuse: une certaine affirmation, une certaine détermination, elle se cherche,... On voit à quel point la danse tient un place importante dans la vie de la jeune fille, à quel point elle travaille dur pour y arriver... 

Les dessins, quant à eux, sont assez minimalistes. Tous sont entièrement noirs, gris et blancs, sans beaucoup de détails, de finesse. Ceci aurait pu me déplaire, mais cette BD et notamment les dessins dans lesquels Polina danse sont fabuleux. J'ai trouvé une réelle grace, beaucoup de sensualité, j'ai eu l'impression d'assister à un balet... 

 

 

En bref

Cette bande dessinée montre à la perfection le portrait d'une jeune danseuse. Le dessin reste le point fort de ce récit... 

 

http://idata.over-blog.com/1/83/30/54/BD-3/polina-05.jpg

 

Logo BD du mercredi de Mango 1

Chez Mango

 

KSTR, 2006 pages, 2012

 

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18 mars 2012 7 18 /03 /mars /2012 18:29

J’ai eu l’occasion de découvrir la littérature indienne il y a peu de temps avec Mother India et je dois dire que ce bref aperçu m’avait énormément plu. Depuis, quelques roman classés « littérature indienne » dorment dans ma PAL et en sortiront bientôt… Bref, lorsque j’ai découvert que livraddict proposait ce livre dans ses partenariats, j’ai craqué.

 

http://www.livraddict.com/biblio/couverture/couv70196643.jpgLe roman s’ouvre sur l’enterrement de la mère de Ritwik Gosh. Le jeune homme a 24 ans, il vit à Calcutta, et après ce drame familial, il est bien décidé à quitter l’Inde pour découvrir et étudier en Angleterre. Là-bas, il pense trouver une vie meilleure, mais au lieu de cela, il sombre dans une solitude et dans une misère profonde. Il se lance alors dans l’écriture d’un roman, racontant comment Miss Gilby, une lady est venue enseigner l’anglais et les bonnes manières à l’épouse d’un riche notable bengali, Bimala.

Et puis, petit à petit le garçon va devenir clandestin. Il laisse expiré sont visa d’étudiant. Trouver un logement, un emploi, de quoi se nourrir devient chose difficile. Mais grâce à l’une de ses connaissances, Ritwik va trouver logement chez Anne Cameron, une octogénaire qui ne peut plus habiter seule. Il va alors l’aider à réaliser les gestes les plus simples, les gestes quotidiens. Entre eux, une relation un peu étrange et forte va naitre…

Pour survivre, le jeune homme sera contraint de vendre son corps. Il rencontre alors Zafar, un riche homme d’affaire qui va l’entretenir. Mais pourra-t-il accéder à la vie dont il aspire ?

 

J’avoue avoir eu quelques difficultés à rentrer dans l’histoire. En effet, ce roman est plutôt complexe, et je pense que quelques notions historiques m’ont manquées pour comprendre pleinement la totalité du récit. L’indépendance indienne n’est pas quelque chose qu’on étudie à l’école (ou très peu), du coup, certaines notions m’étaient totalement inconnues. J’ai dû faire quelques recherches pour comprendre certains passages. Et puis, je me suis demandé, au début, comment ces deux histoires parallèles vont se rejoindre. Finalement, la réponse n’était pas bien loin.

Et puis, la seconde partie m’a passionnée… J’ai été happée et profondément touchée par l’histoire de Ritwik. En lisant le récit, j’avais envie d’aider ce jeune homme, j’ai éprouvé une très forte compassion. En effet, celui-ci a eu une enfance très complexe. Il a connu la pauvreté, il était entouré d’oncles paresseux qui refusaient de travailler, il a été battu par sa mère pendant plusieurs années… Il va donc tenter de mener une vie différente en Angleterre. Mais il est vite rattrapé par son passé, et le lecteur découvre des scènes de violences atroces causées par sa mère. Celles-ci sont parfois très dures, elles sont parfois difficiles à lire, mais elles semblent tout à fait réelles. Et puis, la seule issue pour le protagoniste c’est de raconter, pour tenter d’oublier…

L’histoire que Ritwik écrit m’a énormément plu. Je crois même qu’elle m’a plus passionnée que la de Ritwik en elle-même. Elle m’a permis de découvrir une Inde telle que je l’imagine, avec ses couleurs, ses mœurs, sa culture, mais aussi avec son histoire. En effet, c’est ici que l’on découvre les révolutions politiques qui ont menées à l’indépendance de l’Inde. Même si ces passages sont complexes, ils m’ont permis d’en apprendre un peu plus sur l’histoire de ce pays. Le personnage de Miss Gilby est très intéressant. C’est une femme qui n’a pas froid aux yeux. Elle pense que l’indépendance de l’Inde est nécessaire, elle le clame haut et fort, quitte à se faire exclure de chaque club anglais. Bref, c’est une femme qui m’a plu parce qu’elle est forte, fière, et droite.

Enfin, l’écriture de Neel Mukherjee est fluide, et assez complexe. Elle m’a vraiment impressionnée et ce, dès le début. En effet, j’ai pu voir une très forte distinction entre la vie de Ritwik et l’histoire qu’il écrit. Cette distinction est telle qu’on dirait presque que deux personnes ont collaboré pour écrire ce roman. Lorsqu’il est question de l’histoire écrit par Ritwik, la plume se fait plus soutenue, plus poétique que lorsque l’auteur narre la vie de Ritwik. Bref, c’est une écriture qui m’a fait voyager…

 

 

Un grand merci à livraddict ainsi qu’aux éditions JC Lattès pour ce partenariat qui m’a permis de découvrir ce roman passionnant.

 

 

En bref

Ce roman évoque des thèmes durs tels que l’intégration, la misère, la violence, … mais il reste cependant passionnant. A découvrir !

 

 

 

« Les jours de pluie comme celui-ci, la nostalgie l’enveloppe tel un brouillard insidieux, elle se répand partout et il s’y noie jusqu’à perdre tout repère. »

 

 

 

JC Lattès, 424 pages, 2012

 

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1 décembre 2011 4 01 /12 /décembre /2011 10:30

Grande première! Je participe, avec ce roman, à ma première lecture commune avec Moka... (Bon ok vous allez peut-être me dire que j'en ai fait une avec Sarah, mais celle-ci était prévue avant)... Enfin bref... Toujours est-il que l'idée d'une LC me tentait beaucoup et que je suis ravie de pouvoir enfin en faire une! 

 

Depuis que je connais cet auteur, j'ai envie d'en lire toujours plus de lui... Parce que la Délicatesse a été un roman qui m'a complètement marqué, parce c'est un roman que j'ai aimé faire partagé et qui a redonné le gout de la lecture à mon Papa... 

Et puis, j'ai eu l'occasion d'aller à la fête du livre de Saint Etienne avec Sarah et j'ai recontré David Foenkinos avec qui j'ai pu discuter quelques instants et je dois vous dire que c'est quelqu'un de vraiment très sympa. 

 

http://www.livraddict.com/biblio/couverture/couv60829186.gif"Je voulais dire à mon grand père que je l'aimais, mais je n'y suis pas parvenu. J'ai si souvent été en retard sur les mots que j'aurais voulu dire. Je ne pourrais jamais faire marche arrière vers cette tendresse. Sauf peut-être avec l'écrit, maintenant. Je peux le lui dire, là." 

Dans ce roman qu'on pourrait qualifier d'autobiographique, David Foenkinos nous offre une jolie réflexion sur sa famille, sur les épreuves qu'ils ont traversé tous ensemble,... Il dresse alors le portrait d'un père qui n'arrive pas à exprimer son amour, d'une mère dépressive suite à sa retraite, d'une grand mère en maison de retraite, hantée par ses souvenirs, qui finit par s'enfuir à la recherche de son passé. Il dresse également son propre portrait, nous livre ses réflexions sur l'amour, sur cette envie d'écrire qui l'habite... 

 

Très franchement, ce livre est très loin des deux autres livres que j'ai pu lire de l'auteur, parce que c'est un roman moins drôle, moins léger, et je dirais même plus sombre que ceux que j'ai lu précédemment.On ne retrouve pas ces petites notes en bas de pages qui m'ont souvent fait mourir de rire, mais on retrouve cette écriture incroyablement envoutante, incroyablement douce et délicate.

Ce livre malgré tout est un véritable coup de coeur... C'est une petite pépite, un livre qui donne envie de vivre, de dire au gens qui nous entourent à quel point ils comptent pour nous... 

 

David Foenkinos évoque une série de souvenirs qui débute avec la mort de son grand-père... Mais les ces souvenirs, se sont les siens, ceux de ses proches, ceux des personnes qu'il rencontre sur son chemin. On retrouve cette fois ci de très très courts chapitres où l'on retrouve des pensées de Gaudi, de l'homme de la station d'autoroute, de Coppola, ... Et ces petits chapitres constituent parfois une parenthèse de rire dans cette évocation de souvenirs souvent graves, un peu cruels.

 

Dès les premières pages je me suis reconnue dans cette douleur de perdre un être proche, qui plus est son grand-père...  Je me suis aussi retrouvée dans cette évocation de souvenirs plus ou moins bêtes mais qui nous ont tellement amusés, qui nous ont fait tellement rire, tel qu'un spectacle de Guignole... J'ai également reconnu ces questions que l'on se pose lorsque l'on décide d'envoyer un membre de sa famille en maison de retraite... Doit-on garder la maison, est-ce vraiment la solution, à qui convient le mieux cette solution, ... ?

 

D'ailleurs, lorsque Foenkinos évoque la vie dans les maisons de retraites, son ton est tout à fait sinistre, mais il semble tellement vrai... Les menus présentés à la perfection pour tenter de donner envie, la peinture blanche, les horraires strictes, ... Heureusement, et il faut le dire, c'est le plus grand talent de l'auteur, il sait malgré tout mettre quelques pointes d'humour dans tout ce décor morne... Il évoque par exemple un tableau représentant une vache si moche qu'il sait redonner le sourire... Oui c'est farfelu, mais j'adore!  

 

Je me suis attachée à ces personnages, à leurs qualités, à leurs défauts, mais je crois que le personnage le plus touchant est de loin la grand-mère de l'auteur. Cette femme qui vit dans ses souvenirs, qui cherchent à revivre ces derniers instants de bonheur dans cetteécole. Cette femme qui ne souhaite pas partir de chez elle pour aller vivre en maison de retraite parce que ce serait laisser derrière elle trop de bons moments derrière elle...Oui, c'est un personnage qui m'a profondément touchée.

 

Quelques petites choses m'ont néanmoins un peu chagrinée: je me suis demandée tout le long du livre si on pouvait qualifier ce livre d'autobiographique ou de fiction? Je crois que je pencherais plutôt sur la première solution sans en être complètement sûr... Des avis sur la question? Et puis, aujourd'hui, avec le recul, je me rends compte que c'est un roman qui ne m'a laissé beaucoup de souvenir et je trouve que c'est un peu dommage...

 

En bref

L'auteur nous plonge donc dans un univers délicieux, doux, et un peu sombre. L'auteur dispose d'une plume hors du commun. C'est un livre qui se termine avec une fin assez peu prévisible, mais qui donne un peu de baume au coeur... A lire, à relire, à faire partager. 

 

 

"Au coeur de la nuit, Eléonore appuya sur l'interrupteur. Elle voulait voir l'homme qui lui vaait tant manqué. Peut-être allait-elle prononcer des mots de rancoeur ou de douleur? Mais non, elle avait simplement dit: "Mon amour, tu es si beau." " 

 

 

Editions Gallimard, 2011, 266 pages

 

 

 

Et parce que je ne résiste pas à la tentation de vous montrer ce bel autographe...

S8302773.JPG

 

 

http://delivrer-des-livres.fr/wp-content/uploads/2011/06/RL2011b.jpg

4/7

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27 novembre 2011 7 27 /11 /novembre /2011 15:00

Rien de tel qu’une petite lecture commune entre belles-sœurs… Vous pourrez donc voir l’avis de Sarah sur Rien ne s’oppose à la nuit ici.

J’ai acheté ce livre à ma maman pour sa fête sans raison particulière… Juste parce qu’elle aime bien lire et que celui-ci faisait beaucoup de bruit…. Son avis était assez mitigé… Et aujourd’hui, je comprends pourquoi.

Parce que je ne pense pas que c’est livre vraiment résumable, je préfère me contenter d’une quatrième de couverture.

 

http://www.livraddict.com/biblio/couverture/couv5661974.gif« La douleur de Lucile, ma mère, a fait partie de notre enfance et plus tard de notre vie d’adulte, la douleur de Lucile sans doute nous constitue, ma sœur et moi, mais toute tentative d’explication est vouée à l’échec. L’écriture n’y peut rien, tout au plus me permet-elle de poser les questions et d’interroger la mémoire. La famille de Lucile, la nôtre par conséquent, a suscité tout au long de son histoire de nombreux hypothèses et commentaires. Les gens que j’ai croisés au cours de mes recherches parlent de fascination ; je l’ai souvent entendu dire dans mon enfance. Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l’écho inlassable des morts, et le retentissement du désastre. Aujourd’hui je sais aussi qu’elle illustre, comme tant d’autres familles, le pouvoir de destruction du Verbe, et celui du silence. Le livre, peut-être, ne serait rien d’autre que ça, le récit de cette quête, contiendrait en lui-même sa propre genèse, ses errances narratives, ses tentatives inachevées. Mais il serait cet élan, de moi vers elle, hésitant et inabouti. »

Dans cette enquête éblouissante au cœur de la mémoire familiale, où les souvenirs les plus lumineux côtoient les secrets les plus enfouis, ce sont toutes nos vies, nos failles et nos propres blessures que Delphine de Vigan déroule avec force.

 

Mon bilan de cette lecture est plus ou moins mitigé, et je pense que je serai bien incapable de vous dire si j’ai aimé ou pas. Ce livre ne m’a pas laissée indifférente, non, loin de là. Mais pour tout vous dire, j’ai été tentée d’arrêter ma lecture en plein milieu tellement celle-ci me perturbait psychologiquement. Me voilà donc le soir en train d’expliquer à mon petit colocataire, d’une voix tremblotante, toutes les péripéties de cette famille allant de la mort des frères de Lucile, la dépression, les secrets de famille, les relations incestueuses et j’en passe…

Un passage m’a certainement donné une très forte envie d’abandonner : la première crise de folie de Lucile. Là, vraiment, ce passage m’a complètement bouleversée, je ne savais plus s’il fallait que j’aille plus loin, si je devais pleurer ou pas, comment réagir face à cela… Les propos étaient trop violents, trop durs pour moi.

Certaines fois également, je me suis demandée si ces propos n’étaient pas de la fiction tant cette histoire familiale me semblait énorme. Pourtant, je pense aussi que dans toutes les familles « rien n’est tout beau tout rose ». Il y a toujours des choses passées sous silence qui feront leur apparition plus tard, des malheurs que l’on ne peut expliquer, une suite (logique) de décès (illogiques), des drames, des cris, des pleurs, des tentatives de suicides, …

 

Malgré tout, je pense que c’est un livre courageux et nécessaire pour l’auteure. Nécessaire parce qu’il lui permet d’expliquer, de mettre au clair certains points de l’existence de Lucile. Il lui permet certainement aussi de raconter ce qu’elle a vécu en tant que fille.

Ce livre est également, je pense, une très grande preuve d’amour envers sa mère, car l’auteure cherche réellement à comprendre comment Lucile a pu en arriver là. Delphine de Vigan a fait beaucoup de recherches, et certains chapitres entiers expliquent comment elle a effectué sa démarche, les différentes documents qu’elle a pu analyser, lire, écouter, rechercher. Elle a interrogé ses oncles, ses tantes, les amis de Lucile, sa sœur (Manon), … Elle exprime également son ressenti et le ressenti des autres face à ce livre. Ces courts chapitres ont été pour moi comme des petites pauses intégrées au sein du récit et elles m’ont permises de « me reposer psychologiquement » de cette lecture intensive.

Je me suis également sentie parfois assez mal à l’aise à l’idée de lire cela. J’ai un peu eu parfois cette impression de « lecteur voyeur » qui s’immisce dans une vie qui n’est pas la mienne, et qui ne me regarde en rien, et c’est l’une des choses qui m’a réellement gênée dans ce livre. Finalement, quelle est vraiment la place du lecteur dans cette histoire ?

 

Malgré ce bilan pour le peu mitigé, j’ai été complètement happée par cette écriture, et il m’a très souvent été difficile d’en sortir et ce, dès les premières pages. Je crois que j’ai été complètement fascinée par Lucile, comme beaucoup d’autres d’ailleurs. Je me suis retrouvée à lire dans le tramway, dans le métro, le soir en rentrant des cours, le matin en attendant que mon prof arrive, … J’ai ainsi retrouvé ce rythme de lecture qui me convient tant où la télévision n’existe plus, ou seul le roman que je suis en train de lire me passionne.

C’est assez paradoxal, mais ce roman m’a complètement passionné ! Il m’a émue plus d’une fois, m’a fait versé quelques (beaucoup ?) de larmes, m’a également fait réagir ou même sourire. La première partie du roman (qui relate sur l’enfance de Lucile) est certainement la partie qui m’a le plus plu. Peut-être parce que la seconde partie a été trop assommante pour moi.

Encore une fois, l’écriture de l’auteure est belle, simple, va droit au but, mais elle est aussi puissante. Je pense que c’est l’une des particularités de Delphine de Vigan que j’admire par-dessus tout.

Malgré tout, je pense que Delphine de Vigan est réellement l’auteure qu’il me faut, même si ce livre n’a pas eu un avis aussi enthousiaste que les deux autres que j’ai pu lire.

 

 

En bref

Impossible d’avoir un avis réellement tranché sur ce livre, tant celui-ci m’a bouleversée, émue, mais aussi dérangée. L’écriture de l’auteure est touchante, juste, comme à son habitude. A découvrir néanmoins.

 

 

« Lucile est devenue cette femme fragile, d’une beauté singulière, drôle, silencieuse, souvent subversive, qui longtemps s’est tenue au bord du gouffre, sans jamais le quitter tout à fait des yeux, cette femme admirée, désirée, qui suscita les passions, cette femme meurtrie, blessée, humiliée, qui perdit tout en une journée et fit plusieurs séjours en hôpital psychiatrique, cette femme inconsolables, coupable à perpétuité, murée dans sa solitude. »

JC Lattès, 437 pages, 2011



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