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2 juillet 2014 3 02 /07 /juillet /2014 00:34

 

Alice Prin n’est autre que la célèbre Kiki de Montparnasse. L’œuvre de Catel, José-Louis Bocquet nous entraîne dans son univers. De son enfance en province à sa vie d’artiste dans la capitale française la célèbre muse de Man Ray se dévoile et nous montre son tempérament bien trempé.

Alors qu’elle n’est qu’une toute petite fille, Kiki est confiée à sa grand-mère en province où elle est élevée avec ses cousins et cousines. À l’âge de douze ans, sa mère prend la décision de faire son éducation. Elle la récupère et l’amène à Paris. Mais la jeune fille, élevée à la campagne éprouve quelques difficultés s’adapter aux bonnes mœurs parisiennes. Quelques années plus tard, Kiki se retrouve à nouveau seule : sa mère souhaite vivre pleinement sa nouvelle histoire avec son amant. Sa fille est alors placée comme bonne à tout faire dans une boulangerie. Mais son salaire bien maigre ne plus permet pas de vivre la grande vie à laquelle aspire Kiki. C’est alors qu’elle est remarquée par un peintre de renommée qui lui proposera de poser pour elle. Par la suite, elle deviendra la muse de plusieurs peintres d’envergure. Elle deviendra également LA Kiki de Montparnasse. L’album nous propose également une prospective de son amour fulgurant avec Man Ray avec qui elle vivra un amour houleux et passionné.

 

Kiki m’était plutôt méconnue jusque-là. Je la connaissais dans la splendide photographie « Le violon d’Ingres », mais je ne connaissais rien de sa vie, ni celle de Man Ray.

Cet album est donc une très bonne entrée en matière, je pense pour connaître et appréhender un peu mieux le personnage. Ses amours, son caractère de femme libre, ses envies et besoins de grand large nous donnent une vision globale de cette femme charismatique. En plus de son histoire imagée, les auteurs nous proposent également une frise chronologique du modèle à la fin de l’album permettant d’avoir en tête l’ensemble des informations la concernant.

Ils nous plongent également dans un Paris de l’entre-deux-guerres où les grands artistes se côtoient dans ce quartier mythique. L’ambiance semble bien retranscrite et colle assez bien à l’image que nous pouvons en avoir.

Au fil des pages, c’est plusieurs artistes de renom que nous rencontrons : de Foujita à Kisling en passant par Picasso ou Mendjisky et j’en passe. Ceci nous offre alors une très belle vision d’ensemble des artistes qui composaient cette époque.

Une belle œuvre et une protagoniste qui ne laisse pas indifférents. Ajoutons à cela des planches magnifiques qui donnent une belle vision d’ensemble… A lire pour une petit séance de culture générale !

 

                                                         
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Top BD de Yaneck : 17/20

 

Casterman, 384 pages, 2007

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12 mars 2014 3 12 /03 /mars /2014 09:31

http://img.livraddict.com/covers/43/43912/couv9395340.jpg

 

Souvenez-vous… Il y a peu de temps je vous parlais du tome 1 de la série Blast, roman graphique incroyable qui vous fait vivre une expérience hors normes ! La chance c’est que les trois premiers tomes m’ont été offerts par ma belle-famille à Noël !

 

L’histoire reprend son cours. L’aventure de Polza Mancini continue à être livrée à deux policiers déconcertés. Il s’agit de ne pas le froisser, de ne pas le brusquer. Il faut qu’il avoue afin de connaître le rôle qu’il a joué dans cette histoire sordide. Mais Polza n’est toujours pas décidé à parler du meurtre de Carole ; aussi, notre protagoniste raconte plutôt sa rencontre avec Jacky, surnommé Saint-Jacky. A la fois clochard, dealer et lecteur compulsif, ils deviennent amis et mènent un bout de chemin ensemble. Avec lui, Polza connaît avec lui plusieurs « blast », notamment grâce à la drogue. Jusqu’au jour où Polza sera confronté à une révélation qui le fera reprendre la route.

 

Je suis entrée dans le second tome avec une certaine facilité ; finalement, j’ai repris la route avec cet homme à la fois repoussant et touchant. L’alternance passé/présent crée un rythme, une certaine rupture dans la narration, parfois dense voire même écœurante. Retrouver la vie réelle, ces policiers qui cuisinent notre protagoniste nous permet de souffler, d’oublier un peu ces images d’horreur qui nous ont été livrées. On constate également une progression certaine dans cette enquête, bien qu’elle soit assez peu rapide. Le suspens tient le lecteur en haleine. Cependant, il est vrai que l’effet de surprise du premier tome est un peu passé. La découverte de Blast était tout simplement incroyable car, comme je l’ai dit, j’ai trouvé l’expérience unique. Avec le second tome, on sait à quoi s’attendre. Néanmoins, l’auteur nous offre une nouvelle rencontre qui va bouleverser la vie de notre protagoniste. La figure du lecteur compulsif reste bien sûr un élément d’admiration certain, pour nous lecteurs. On arrive à envier cet homme qui vit dans ses livres et qui ne passe ses journées qu’à lire. Malgré tout, on comprend assez rapidement que bien qu’il soit un individu cultivé, il a aussi une facette sombre qui poussera notre protagoniste à s’éloigner de lui.

Cette seconde partie nous permet également de découvrir un peu mieux la vie menée par le protagoniste. Dans les bois, il connaît une véritable communion avec la nature. Même si on ne peut approuver son comportement, on constate qu’il revit, qu’il vit pleinement cette nouvelle vie qui lui est offerte. Durant la journée, il boit et s’empiffre de ce qu’il trouve, toujours à la recherche désespérée du blast. Ceci crée un effet de confusion, de malaise chez le lecteur qui ne sait plus comment prendre la situation. On assiste à la fois à la dérive du personnage, mais également à sa plénitude. 

Côté planches, Manu Larcenet continue à nous bluffer. Planches silencieuses et bavardes s’alternent contribuant au dynamisme de l’histoire. Il nous propose également des dessins de grande qualité, entièrement en noir et blanc, parfois agrémenté d’une touche colorée. Un régal !

A très bientôt avec le troisième tome !

 

http://www.bdzoom.com/local/cache-vignettes/L520xH660/Blast_interieur2-746f6.jpg

 

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topbd 2013

Top BD de Yaneck : 19/20

 

 

Dargaud, 204 pages, 2011

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22 janvier 2014 3 22 /01 /janvier /2014 08:00

http://chezmo.files.wordpress.com/2010/04/blast.jpg

 

 

L’histoire débute dans un commissariat de police. Un homme à l’allure imposante est interrogé par deux policiers. L’affaire à l’air de la plus haute importance puisqu’une femme, Carole Oudinot, est dans le coma, sous aide respiratoire. Son état est critique. Polza Mancini est donc interrogé car on pense qu’il a joué un rôle dans cette sombre histoire. Mais lequel ? Pour le comprendre, le protagoniste a besoin de parler, de raconter. Et ce, même si le temps presse.

Son histoire débute avec la mort de son père. C’est à la suite de cet événement traumatisant qu’il connaîtra son premier « blast », un choc émotionnel, psychologique. Un choc qui lui permettra aussi de se sentir vivre, de se sentir lui-même. Un choc qu’il a besoin de revivre. Et pour ce faire, il plaque tout. Sa femme, sa maison. Il décide de vivre en marge de la société, seul, dans la forêt en quête de ce fameux « blast ».

 

 

http://aliasnoukette.fr/wp-content/uploads/2011/09/Blast-2-1.jpgJ’ai terminé cet album il y a un moment déjà. Mais je n’ai pas vraiment réussi à en parler… Pourtant, j’ai réellement aimé cette lecture. Il faut dire que se plonger dans Blast reste une expérience assez unique en matière de BD, aussi bien au niveau du scénario qu'au niveau des dessins. Le lecteur est confronté à un univers totalement à part, inconnu. Sombre et coloré. Doux et angoissant. Beau et triste.

On s’immerge très vite dans ce monde imaginé par Manu Larcenet, tant et si bien qu’on se laisse bercer par cette histoire, même si tout ce qui y est dit et présenté n’est pas rose. J’ai bien essayé de reposer cet album pour ne pas le dévorer d’un coup, mais autant être franche, c’est quasiment mission impossible. Lorsqu’on se plonge dans Blast, il faut avoir du temps… Du temps pour lire cet album magnifique. Du temps pour s’émerveiller devant ces planches. Du temps pour écouter, digérer l’histoire du protagoniste.

Celui-ci est obèse, plutôt repoussant, et ses habitudes alimentaires sont vraiment anormales, ce qui suscite des moqueries, des remarques peu aimables de la part des autres. Remarques qui n’ont pas manqué de m’indigner et de provoquer immédiatement une grande sympathie pour le personnage qu’est Polza. Plus que de la sympathie, je dirais même que j’ai éprouvé une certaine émotion en découvrant ce personnage et en découvrant son histoire. Car dans ce monde globalement peu avenant avec lui, on retrouve également les figures du bien. Figures qui montrent qu’il y a encore un peu d’humanité dans ce monde. Ces personnages se retrouvent partout, même dans des endroits inattendus… C’est peut-être d’ailleurs ce que je retiendrais le plus dans cet album. Cette rencontre venue de nulle part avec ceux qui vivent dans la forêt pour y dénoncer notre société. Partie que j’ai trouvée très intéressante, et qui mérite vraiment qu’on s’y attarde !

Difficile d’en dire plus… Difficile d’en parler. Mais Blast vaut le détour, doit être lu si ce n’est pas déjà fait ! En tous cas, moi, j’attaque le second tome !

 

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Top BD de Yaneck : 19/20

 

 

Dargaud, 204 pages, 2009

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15 janvier 2014 3 15 /01 /janvier /2014 09:15

http://bd.casterman.com/docs/Albums/41410/9782203041769.jpg

 

Zweig et son épouse Lotte fuient le nazisme grandissant et décident, après plusieurs escales, de s’exiler au Brésil. Alors que Lotte s’émerveille devant ce pays et semble trouver petit à petit ses marques, reprendre une santé de fer, Stefan Zweig, quant à lui, se montre morose.

Pourtant, la population brésilienne lui offre un très bon accueil, notamment grâce à son livre Brésil terre d’accueil. Mais rien n’y fait. Zweig est tourmenté par la situation actuelle du monde et même sa femme, pourtant si pleine de vie, ne parvient pas à lui remonter le moral.

Zweig songe alors à quitter ce monde et Lotte ne pourra lui faire changer d’avis.

 

 

http://bedecole.com/bd/wp-content/uploads/2012/06/STEFAN-SWEIG-2.jpgLecture peu originale puisque celle-ci a déjà a été commentée et recommentée par nombre de blogueurs… Mais qu’importe ! Cette lecture était pour moi l’occasion de me plonger encore plus dans l’univers de Zweig, écrivain que j’affectionne particulièrement ! Pourtant, il est vrai que je n’ai lu que très peu de livres de l’arteur. Néanmoins, tous, m’avaient touchée à un degré assez extrême. Choc émotionnel, choc artistique ! Tant et si bien que Zweig est devenu un autour incontournable, et j’espère, un jour,  réussir à lire l’ensemble de ses œuvres… Cette Bande-Dessinée est aussi l’occasion de me plonger dans la Vienne des années 1900, une Vienne dans laquelle je vis particulièrement en ce moment puisque je réalise un exposé portant en partie sur le destin de Klimt…

Je ne vais pas vous le cacher longtemps, cet album a été à la hauteur de mes attentes, si ce n’est plus ! Un véritable coup de cœur, un véritable chef d’œuvre !

Outre les dessins d’une finesse et d’une beauté incroyables, j’ai également aimé découvrir les derniers instants de vie de l’auteur, me plonger et comprendre ces moments de peur et de souffrance.

L’ouvrage se trouve être très intéressant puisqu’il permet redécouvrir ces grands noms viennois qui ont marqué l’histoire ; Klimt, Freud, apparaissent au fil des pages, et ce, pour ma plus grande joie. Les œuvres, plus ou moins connues de Zweig, sont évoquées grâce des anecdotes plus ou moins détournées. C’est par exemple sur le bateau qui les mène au Brésil que Zweig rencontre ces joueurs d’échecs qui l’ont passionné. Ils sont présents dans l’album, de manière globalement discrète, permettant ainsi un clin d’œil aux fidèles de l’auteur. Au-delà d’une bibliographie, c’est également une mise en évidence des textes de Zweig qui sont proposés. Néanmoins, l’un d’entre eux sort du lot : Le monde d’hier. Livre qui m’attend depuis une éternité dans les rayons de ma bibliothèque et qui a provoqué en mois une profonde envie de l’ouvrir… Enfin !

Je me suis également prise d’admiration pour Lotte, cette femme souriante, joyeuse, qui suit de près chaque œuvre écrite, produite par son mari. Leur amour, leurs moments d’intimité sont ainsi extrêmement bien mis en forme et en valeur dans l’ensemble de l’ouvrage. Le lecteur comprend très vite qu’entre eux, tout est fusionnel, passionnel.

Quant aux planches aux dessins de la Bande-dessinée, je dois bien avouer que j’ai été subjuguée par ces aquarelles qui décrivent si bien cet univers, qui donnent un ton globalement poétique à l’ensemble de l’ouvrage. Les dessins mettent en exergue l’exil, les paysages brésiliens, l’amour du couple, ces moments de tourment.

Un coup de cœur, un vrai. Des comme ça, j’en veux tous les jours !

 

http://bdzoom.com/wp-content/uploads/2012/03/Zweig-dessin.jpg

 

 

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Top BD de Yaneck : 19/20

 

 

Casterman, 88 pages, 2012 

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24 décembre 2013 2 24 /12 /décembre /2013 11:11

http://img.livraddict.com/covers/108/108189/couv19632522.jpg

 

Fernande et Pablo sont toujours en couple mais ce dernier, jaloux et possessif l’empêche de sortir, de voir du monde. Fernande se réfugie alors dans les livres qu’elle dévore.

Pablo emmène sa fiancée en Espagne afin de présenter Fernande à ses parents. L’entrevue est de courte durée. Picasso, en voyant que ses amis charment sa bien-aimée parisienne, décide alors de partir dans un coin reculé de l’Espagne : Gosol. Là-bas, il trafique avec des contrebandiers. Mais il retrouve également une certaine inspiration : son art prend un tournant nouveau et il recommence à créer des œuvres à foison. Fernande n’est plus représentée de manière objective ; c’est également le début de sa période africaine. Mais le couple est obligé de fuir le petit village ; en effet, une épidémie sévie.

De retour en France, le peintre rencontre son nouveau rival : Henri Matisse…

 

 

http://lejardindenatiora.files.wordpress.com/2013/12/idb89jdx43ketw1ornhceltc3wkagipo-page3-1200.jpgIl y a quelques mois, j’avais craqué pour a série Pablo. Les dessins, l’histoire m’avaient transportée. Le troisième tome m’attendait depuis un moment sur mes bibliothèques, mais il est vrai que j’avais un peu délaissé la lecture durant ce premier semestre…

Ce troisième tome m’a un peu moins plu : peut-être que la surprise n’est plus vraiment au rendez-vous… Néanmoins, suivre ce mélange de réalité et de fiction (?) m’a encore passionnée, m’a permis d’en apprendre beaucoup sur la vie du peintre, de comprendre ses périodes artistiques. J’ai aussi aimé redécouvrir cet univers espagnol et parisien du début du XXème siècle, nous permettant de comprendre comment Picasso est devenu Picasso.

Dans ce nouvel opus, Picasso semble être de plus en plus possédé et paranoïaque. A plusieurs reprises, Fernande se demande si Dieu n’est pas en train de jouer avec lui, s’il n’est pas en train de perdre la tête… Elément qui apporte une nouvelle information sur la vie de l’artiste, qui nous permet également de comprendre pourquoi son art semble prendre un nouveau tournant. L’arrivée de Matisse, son rival, contribue également à cette compréhension, à faire évoluer le protagoniste et son art. Le personnage, tout comme Max Jacob ou Apollinaire s’intègre avec brio dans l’histoire.

Au niveau des dessins, j’ai toujours été surprise par leur précision, par le nombre important de détails par ces couleurs réalistes qui en font un véritable chef-d’œuvre, un livre à posséder et à mettre entre toutes les mains !

 

J'attends le tome 4 avec impatience ! 

 

 

Mon avis sur le tome 1 et sur le tome 2 

 

 

http://lejardindenatiora.files.wordpress.com/2013/12/idb89jdx43ketw1ornhceltc3wkagipo-page6-1200.jpg

 

 

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Top BD de Yaneck : 17/20

 

Dargaud, 90 pages, 2013

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20 octobre 2013 7 20 /10 /octobre /2013 13:18

http://www.livraddict.com/covers/11/11753/couv73319788.jpg

 

C’est maintenant au tour Morgane, sa fille, de prendre le relais pour raconter aux amis de ses parents l’incroyable échappée de Lulu.

Après avoir passé plusieurs nuits dans un camping tenu par trois frères, dont un qui aura été un élément important de cette échappée, Lulu décide de reprendre la route. Après quelques heures de stop passées avec un inconnu, elle arrive dans une nouvelle ville. Sans argent, sans repère, elle passe une nouvelle nuit dehors. Mais cette situation n’est plus tenable. Elle décide donc d’attaquer une petite vieille pour lui prendre son argent. Mais celle-ci ne se laisse pas faire, se débat et Lulu prend vite conscience de l’irresponsabilité de son acte. Elle a honte, elle cherche à se faire pardonner. Heureusement, Marthe, 89 ans, n’est pas rancunière et comprenant la situation de Lulu. Elle décide de l’aider, d’abord en lui offrant un repas, puis en lui offrant une nuit dans sa maison. Lulu accepte. Au cours du dîner, Marthe lui pose des questions, cherche à comprendre ce que fait cette femme seule. Lulu se livre à elle. Alors Marthe lui propose l’improbable : si Lulu accepte de lui raconter ce qu’elle fait de ses journées, de lui raconter son échappée alors elle pourra rester le temps qu’elle souhaite chez elle ; le but étant d’égayer ces journées qui se ressemblent toutes. Lulu hésite puis finit par accepter…

 

 

http://aliasnoukette.fr/wp-content/uploads/2011/05/Lulu-2-3.jpgIl y a une dizaine de jours, je faisais la connaissance de Lulu. Et bien que cette chronique ne tombe que maintenant, je peux vous assurer que le soir même après avoir fini le premier tome je commençais le second ! L’attente était trop intense, l’envie de connaître la fin trop grande !

 

Le narrateur n’est plus l’un des amis de Lulu, mais sa fille, Morgane, ce qui permet d’apporter une touche intéressante et un regard neuf à l’album. Morgane parle de sa mère, de cette nouvelle vie recherchée, de son aventure. On apprend petit à petit ses sentiments vis-à-vis de cette escapade. Elle semble compréhensive, même si on sent parfois que la situation lui échappe. Mais Morgane explique également son quotidien délicat. Se retrouvant seule avec son père et ses petits frères, elle trouve un nouveau rôle au sein de la famille. C’est sur elle que tout repose tout simplement parce que son père n’est pas capable de prendre les choses en main. Morgane évoque ses difficultés, ses sentiments. On a là la présence d’une seconde héroïne dans cette histoire.

 

Quant à Lulu, les doutes se font plus présents. Elle se demande si cette escapade n’a pas assez duré, s’il n’est pas temps de rentrer. Elle se montre plus raisonnée, mais l'histoire garde magré tout son originalité. En effet, Lulu continue de vivre cette aventure à fond rencontrant de nouvelles personnes qui joueront un rôle clé dans sa vie. Et notamment Marthe. Marthe et son caractère bien trempé, Marthe et ses répliques surprenantes, Marthe et sa joie de vivre revenant… Cette histoire entre ces deux femmes m’a énormément touchée. Improbable, incroyable, Lulu et Marthe vont se comprendre, s’épauler, s’entraider. C’est beau, touchant !

 

Les planches m'ont tout autant subjuguées que dans le premier tome. Davodeau continue à nous impressionner grâce à l'utilisation de ces couleurs chaudes agrémentées de touches de bleu, donnant une impression de tranquilité, un côté serein à l'ensemble de l'album.

 

Malgré tout, si le premier tome m’a plu de bout en bout, j’ai été un peu surprise et déçue par cette fin un peu étrange, et finalement pas très originale… Mais Lulu reste cependant une jolie BD à découvrir !

 

 

http://aliasnoukette.fr/wp-content/uploads/2011/05/lulu_femme_nue_2-1.jpg

 

topbd 2013

Top BD de Yaneck : 16/20

 

Futuropolis, 80 pages, 2010

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9 octobre 2013 3 09 /10 /octobre /2013 07:36

http://www.livraddict.com/covers/0/414/couv47745459.jpg

 

Lulu est une quadragénaire mariée et mère de 3 enfants dont l’aînée a 16 ans. Après 16 années à s’être occupé de sa tribu, elle décide de retourner sur le marché de l’emploi. Mais ce n’est pas chose facile !

Après un énième entretien d’embauche qui s’est mal déroulé, Lulu décide de rester un jour de plus dans cette ville proche de chez elle afin de prendre l’air, de réfléchir. Le soir, dans son hôtel, elle rencontre Solange qui dîne elle aussi seule et qui semble être sensible à son malaise. Elle se joint à elle avec une bouteille de vin et l’invite à se confier, à lui raconter pourquoi elle semble si démunie, si perdue. D’abord hésitante, Lulu finit par se prendre au jeu. Elle lui explique : « Ma vie ne me plaît pas. Il ne se passe rien. Je ne sais pas si j’aime encore mon mari. Il a changé. Parfois je ne le supporte plus. Heureusement que j’ai mes enfants. Mais j’ai parfois l’impression d’être juste une extension de la gazinière et du lave-linge. […] Parfois j’essaie d’imaginer ce qui pourrait m’arriver de bien dans les années à venir… Et je ne trouve rien. Et puis ça aussi : je ne m’aime pas beaucoup. ».

Et puis Solange lui propose l’impossible. Elle lui propose de retarder un peu son retour à la maison histoire de prendre l’air, de faire le point, de se retrouver. Après une nuit d’hésitation, Lulu accepte. Arrivée sur la côte atlantique, Lulu et Solange se séparent. Lulu erre toute la journée pleine de solitude mais bizarrement, cette solitude lui fait du bien…

Et finalement, cette escapade qui ne devait pas durer va prendre une toute autre ampleur.

 

 

http://mysterieuse-librairie.fr/wordpress/wp-content/uploads/2011/07/Lulu_femme_nue_1_p1.jpgAprès avoir découvert  Les Ignorants de Davodeau qui avait été l’un de mes coups de cœur de l’année 2012, il me semblait logique de continuer à suivre cet auteur. On m’a d’ailleurs souvent conseillé de lire tel ou tel album sans pour autant que je franchisse le pas. Jusqu’à ce que je tombe sur ce titre. Lulu femme nue. Qu’est-ce qu’il signifie ? Que signifie cette couverture représentant une femme abandonnée face à la mer ? Si j’ai pris ce titre, c’est d’abord pour répondre à mes propres curiosités, mais aussi parce que Davodeau était devenu pour moi un auteur à lire. Et après la lecture de ce premier tome, les questions sont encore là, bien présentes.

 

L’histoire de la fuite de Lulu nous est racontée par plusieurs narrateurs externes qui se retrouvent un soir de juin autours de cafés et de bières. Certains ont suivi avec attention l’échappée de cette quadra complètement perdue. Une approche que j’ai énormément apprécié parce que le lecteur devient à son tour l’espion de Lulu, parce que je me suis presque senti avec eux, à partager ce débriefing et puis parce que justement… On ne comprend pas tout ! Les proches de Lulu font des suppositions, essayent de comprendre, nous apportent des hypothèses, mais le lecteur est amené également à imaginer et à comprendre les raisons de sa fuite.

 

Très vite, on s’accroche à ce personnage paumé, loin de tout, énigmatique. Ce personnage qui apprend petit à petit à ré-adopter sa vie, à lui donner un nouveau sens. Ce personnage qui se cherche, qui tente de se retrouver tant bien que mal. Lulu devient quelqu’un plein d’humanité, plein de contradictions aussi.

 

Par ailleurs, j’ai apprécié de retrouver le trait de Davodeau proche du réel, retranscrivant à merveille les paysages, les expressions du visage. Les couleurs automnales donnent un ton très doux, très feutré à l’ensemble de l’album.

 

Davodeau nous offre ici de jolies émotions, si proches de la réalité. Un album très réussi, très bien construit et jamais vu. La suite m’attend déjà sur mes bibliothèques !

 

http://actualitte.com/blog/sophielit/files/2010/10/Lulu01.jpg

 

 

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topbd 2013

Top BD de Yaneck : 18/20

 

 

Futuropolis, 80 pages, 1998

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2 octobre 2013 3 02 /10 /octobre /2013 10:00

http://www.livraddict.com/covers/8/8132/couv50048440.jpg

 

Craig est né dans une famille modeste et vit dans le Wisconsin avec son père, sa mère et son petit frère Phil avec qui il partage la chambre et le lit. Il reçoit une éducation stricte, et très religieuse. Ses parents sont catholiques et très pratiquants. La vie de Craig est donc ponctuée par la foi : sorties avec la paroisse, cours de catéchisme et dimanches à la messe.

Très solitaire, plutôt rêveur, et assez renfermé, Craig n’entre pas dans le moule et subi le rejet et les oppressions de ses camarades de classe. Le protagoniste se réfugie alors dans le dessin, sa seule et grande passion. Mais ce hobby n’est pas vu d’un bon œil par ses éducateurs qui lui préfèreraient un avenir religieux.

Un jour, la paroisse organise une semaine classe de neige avec d’autres jeunes pratiquants. Les débuts sont difficiles et Craig éprouve la difficulté à s’intégrer dans cette bande de jeunes. Pourtant, il va faire la rencontre de Raina, son premier amour.

 

 

En prenant Habibi à la bibliothèque, j’ai également découvert Blankets… Un roman graphique qui n’est pas loin d’être un pavé mais qui m’a pourtant tout de suite attiré ! Pour cette couverture énigmatique : deux jeunes qui semblent hésitants, presque paumés, animés de doutes et craintes… J’ai tout de suite su que ça allait me plaire !

 

L’histoire m’a bouleversée parce qu’elle est racontée de manière simple. Pas d’artifices, pas de pathos… Rien que des images, des mots, des attentions qui ont chamboulé la vie de l’auteur. Cette histoire d’amour entre deux adolescents m’a plusieurs fois fait frissonner parce qu’elle sonne vraie. L’auteur nous raconte ses premiers émois amoureux, sa première rencontre marquante, son premier grand amour aussi. La difficulté de vivre une relation à distance, de se séparer, la joie de se retrouver... Et une histoire qui semble presque impossible… Souvenirs doux-amers…

 

J’ai aimé découvrir également la vie de l’auteur puisque tout est raconté sans détours. Découvrir la vie de cette famille modeste et pieuse m’a beaucoup intéressée parce qu’elle me semblait très éloignée de ce que je connais. Craig Thompson nous évoque également ses doutes face à la religion avec franchise. Des doutes qui l’aideront à s’affirmer dans cette famille où l’incertitude n’est pas permise.

 

http://3.bp.blogspot.com/-WA5QvPu5xhw/Tq7LzaG9D9I/AAAAAAAADik/reNsr0l497w/s1600/Blankets7.jpgBien qu’on ne soit que le spectateur externe de cette bribe de vie, j’ai souvent eu l’impression de pouvoir entrer de l’histoire, de pouvoir visualiser parfaitement ce que l’écrivain cherche à nous faire comprendre, voir. Et c’est peut-être parce que Craig Thompson nous offre de splendides paysages permettant aux lecteurs une immersion totale. Le trait de l’auteur est par ailleurs doux, net, poétique, parfois sensuel, parfois imagé, mais il nous donne une vision nette des sentiments des deux adolescents.

 

Un roman graphique qui m’a touchée, émue parce qu’il peut être si proche de la réalité… A découvrir, à posséder, à faire lire !

 

 

Une lecture partagée avec la douce Moka, qui, je suis sûre, aura été elle aussi touchée par cette histoire d’amour, par ce roman initiatique et par la beauté de ces dessins !

 

 

http://4.bp.blogspot.com/_byUTiHWxCoE/TS_mGsYnKuI/AAAAAAAAAB0/AZZSec-XDhU/s1600/blankets-s183.jpg

 

 

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Top BD de Yaneck : 19/20

 

 

Editions Casterman, 580 pages, 2004

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18 septembre 2013 3 18 /09 /septembre /2013 11:04

http://www.livraddict.com/covers/88/88148/couv66558453.jpg

 

Le second album commence avec un Pablo délaissé par Fernande. En effet, de nature jalouse et possessive, Pablo interdit à sa fiancée d’être le modèle d’un autre artiste. Or, les temps sont durs pour Pablo. Sa peinture ne marche pas fort et il est contraint de vivre dans la misère la plus totale. Aidé de ses deux amis, Apollinaire et Max Jacob, Pablo va tenter de reconquérir le cœur de sa belle en utilisant filtres et potions magiques. Le stratagème fonctionne à merveille puisque Fernande retombe quelques temps après dans les bras de Pablo qui est fou d’elle.

Cette chance n’arrivera pas seule, puisque les Stein, de riches mécènes américains, sont très intéressés par la peinture du jeune peintre et décident de lui acheter quelques toiles à très bon prix. Par ailleurs, Pablo est fasciné par le charisme de Gertrude Stein et décide d’en faire son portrait.

Mais les deux tourtereaux ont des envies d’ailleurs et décident de faire un petit séjour en Espagne…

 

 

Après mon coup de cœur de la semaine dernière, je n’ai pas su attendre plus pour découvrir le second tome de cette série.

Un second tome que j’ai trouvé un peu plus brouillon et où je me suis quelques fois perdue. On passe d’une planche à l’autre sans comprendre le lien, et surtout, les flash-back sont récurrents. Malgré tout, ces moments d’égarement ne sont souvent qu’anecdotiques et n’entrave en rien la compréhension globale de l’histoire.

 

L’histoire, quant à elle, m’a tout autant charmée que dans le premier tome. On découvre ces personnages énigmatiques, qui ont su charmer nos yeux, nos sens et qui restent toujours aujourd’hui des personnages de force. Avec ce second tome, la personnalité de Picasso émerge. Il est vrai que dans le premier tome, il était difficile de cerner réellement le personnage. Je l’avais trouvé un peu effacé, pas vraiment expressif. Là, on découvre sa jalousie, sa possessivité, mais aussi sa détermination. Le personnage de Fernande s’affirme également. Alors que dans le premier tome elle subissait la volonté des hommes, elle semble ici gagner en confiance. Elle quitte Pablo parce qu’elle ne supporte plus la misère ambiante. Elle rencontre quelques Hommes par-ci par-là… Mais elle revient aussi parce qu’elle Pablo lui manque. Et pour moi, c’est un peu de cette façon que je me représente une muse.

 

Quant aux dessins… C’est la seconde force de cette série. Ça tient la route, ça frise la perfection ! C’est un peu flou, un peu fou aussi comme cette vie bohème, comme ces moments de divagations entraînés par l’opium. C’est riche en couleurs, c’est délicat, plein de détails qui permettent aux lecteurs de bien se rendre compte de l’ambiance parisienne du début du XXe siècle.

 

Une série qui n’a pas fini de m’enchanter… J’en veux encore ! 

 

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Top BD de Yaneck : 18/20

 

 

Dargaud, 90 pages, 2012

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11 septembre 2013 3 11 /09 /septembre /2013 11:23

http://www.livraddict.com/covers/69/69841/couv6300067.jpg

 

1900, à Paris lors de l’exposition universelle. Pablo, 19 ans, débarque avec son ami Casagemas dans la capitale française avec l’espoir de vendre quelques toiles. La peinture de Pablo intéresse, intrigue la bourgeoisie. Dès 1901, l’artiste est exposé dans une célèbre galerie et ce dernier réussi à vivre de son art.

Mais il en profite aussi pour vivre la vie parisienne bohème fréquentant les bordels, rencontrant d’autres artistes. Parmi eux, Max Jacob, poète tombé sous le charme de la peinture de Pablo et peut-être aussi sous le charme du peintre… C’est grâce à lui que Pablo se détachera des normes pour créer sa propre peinture quitte à vivre sans le sou.

Dans cette effervescence, Pablo rencontre également Fernande, son premier amour, sa première muse…

 

 

 

Être bénévole pour une fête du livre. Rencontrer LE libraire qui vous pousse à acheter ce titre « aux dessins spectaculaires ». Ne pas résister. Et attendre le bon moment.


Voilà les quelques mots qui résument ma rencontre avec cet album. Ajoutons à cela que j’ai vu un chouette documentaire sur l’artiste qui m’a vraiment poussé à aller ouvrir ce titre au plus vite. Bref, vous l’aurez compris, je suis tombée sous le charme de cette BD… Tant et si bien que vous saurez déjà quelle sera ma lecture de mercredi prochain ! 

 

J’ai particulièrement aimé cet album autobiographique qui raconte sans détours les débuts laborieux du peintre. Enchaînant les chambres miteuses, les hébergements provisoires, les allés-retours jusqu’à Barcelone, le peintre a affronté ces épreuves sans baisser les bras, croyant sans cesse à sa réussite, à sa bonne étoile. Et puis, en s’immergeant dans la vie du peintre, on a l’impression de mieux comprendre son époque, les modes de vie qui semblent parfois si loin de ceux d’aujourd’hui… Les arts sont tous représentés, montrant l’influence des uns sur les autres. On voit par ailleurs que Pablo Picasso est profondément touché et inspiré par la poésie de son ami Max Jacob, mais aussi par celle des autres dont il boit chaque parole malgré un français approximatif. Je l’avoue… J’ai envié la vie de Picasso, sa manière de vivre à fond les choses, et puis cette insouciance, cette espoir ont rendu cette BD autobiographique passionnante !

 

Quant aux dessins… Mon libraire ne m’avait pas menti ! Quelle merveille ! Les planches retranscrivent si bien l’atmosphère parisienne de ce début de siècle qu’on a l’impression d’y être l’espace d’une heure. C’est agréable, c’est passionnant. Vite, la suite !

 

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Dargaud, 90 pages, 2012

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